Autrefois, les petites coupures de 50, 100 et 200 francs congolais circulaient sans problème dans les échanges commerciaux à Lubumbashi. Aujourd’hui, ces billets deviennent non seulement rares, mais aussi se dévalorisent de plus en plus. Plus grave, la majorité des vendeurs n’en veulent plus. Ils les considèrent comme un manque à gagner dans leurs affaires.
Cette situation met en difficulté de nombreux Lushois qui détiennent encore ces billets, car ils ont beaucoup de mal à les utiliser sur le marché. Voici le témoignage d’une mère désespérée devant une boutique d’alimentation au quartier Craa à Lubumbashi. « J’ai envoyé ma fille acheter un article à la boutique, avec des billets de 200 et de 100 FC. Le vendeur a refusé cet argent. Je n’y ai pas cru. Je suis allée moi-même le vérifier. Et c’était vrai : on m’a opposé un refus catégorique de prendre les petites coupures. Pourtant c’est tout ce que j’avais ! », déplore-t-elle.
Une autre femme, témoin de la scène, réplique : « Vous n’étiez pas informée ? Depuis quelques semaines, ces billets ne sont plus acceptés, même les coupures de 50 FC. J’en ai beaucoup chez moi. Et ce qui est grave c’est que nous ignorons la véritable raison de ce rejet de petites coupures. »
Pour les vendeurs, les petites coupures susmentionnées ne circulent plus sur le marché. La Banque centrale du Congo (BCC) n’en imprime presque plus. Des sources auprès des banques de Lubumbashi confirment que ces billets n’ont plus le même cours dans leurs institutions, sans pour autant être déclarés invalides.
Personnellement, j’ai essayé l’expérience : avec un billet de 200 FC, je n’ai pas pu acheter ce que je cherchais dans une boutique de Lubumbashi. Les vendeurs s’en foutent.
Quelles seraient les raisons de ce refus ?
Pour Jean-Bosco Kahomba, expert en questions économiques, les coupures de 50, 100 et 200 francs congolais sont considérés comme des billets « à faible valeur faciale », posant problème tant aux acheteurs qu’aux vendeurs. Il explique : « Ce refus de petites coupures est une conséquence de la pesanteur monétaire au sein de l’activité économique. A partir du moment où la RDC présente une monnaie qui n’a pas de couverture en production et en réserves de change, ces deux effets provoquent la dépréciation, la dévaluation et la dévalorisation de la monnaie. Et la convertibilité de ces billets n’arrive pas à absorber un bien sur le marché. »
Pour cet expert, cette situation découle du manque de production interne et de réserves de change. A cela s’ajoute une économie extravertie où les importations surpassent les exportations. Les trois petites coupures sont devenues des billets à problème pour l’économie monétaire en RDC. Et d’ajouter : « Lorsque vous vous retrouvez devant plusieurs établissements commerciaux, vous allez vous rendre compte qu’il n’existe presque plus d’articles qui coûtent 50, 100 ou 200 francs congolais. Si vous devez payer un seul article, on vous dira qu’il faut en payer 3 ou 4 à 500 francs. Ainsi, les 500 francs absorbent les billets de 50, 100 et 200 francs. »
La BCC face à l’inefficacité monétaire
Certains analystes expliquent que ces billets (petites coupures) ne sont plus en circulation, car leur impression n’aurait aucun impact sur les transactions courantes au sein de l’économie en RDC.
« On ne peut pas imprimer une monnaie qui n’a aucun impact sur une seule transaction. Ça serait un coût inutile, parce que cette masse monétaire ne pourra pas absorber quantitativement une catégorie d’articles sur le marché des biens et services. Et donc, une telle impression sera un coût inutile pour la Banque centrale », explique l’économiste Jean-Bosco Kahomba.
Quelle solution ?
L’expert prédit qu’à l’horizon 2030, les billets de 500, 1000 et 5000 francs perdront également leur valeur. La solution pour palier ce problème réside dans la mise en place d’une économie dynamique capable de produire des biens et services localement, constituant ainsi une couverture pour la monnaie nationale. L’excédent de production pourrait être vendu à des États étrangers. Ce qui permettra à la RDC de renforcer ses réserves de change.
Et Jean-Bosco de souligner : « La monnaie nationale devrait bénéficier de deux couvertures : les réserves de change et la production interne. À ce moment-là, aucun billet en RDC ne connaîtra la dépréciation, la dévalorisation ou la dévaluation. »
La situation actuelle de petites coupures à Lubumbashi doit interpeller la Banque centrale. Faire le choix de les imprimer davantage ou de les retirer complètement de la circulation ? Les réactions des habitants de Lubumbashi révèlent l’urgence à agir. Il est impératif que les autorités se penchent sur cette question cruciale pour le bien-être de la population.
À Kolwezi ça n’existe même pas déjà 5000F Isha kuyaka échange 🤣🤣🤣🤣
Déjà à Kolwezi ça n’existe même pas, 5000F Isha kuyaka échange 🤣🤣🤣