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Les inconditionnels de Kabila veulent un référendum

L’idée du référendum a été lancée, tel un ballon d’essai, par Henri Mova Sakanyi, secrétaire général du PPRD, le parti présidentiel. Le moment n’a pas été choisi au hasard : nous sommes à six mois de la fin du tout dernier mandat de Kabila. Une telle annonce est à prendre au sérieux. Elle vient du parti même du chef de l’Etat.

Plus grave, Henri Mova Sakanyi a pris les exemples exécrables du Burundi, du Rwanda et du Congo-Brazzaville comme référence. En d’autres termes, des pays où les chefs d’Etats ont obtenu leurs troisièmes mandats par la force. Telle une césarienne, le référendum était leur bistouri.

Pour nous, les choses sont maintenant claires : par ces mauvais exemples, Henri Mova et son PPRD veulent plonger la RDC dans la même crise qu’au Burundi. C’est donc un avertissement qu’il nous a lancé. L’exemple du Congo-Brazzaville signifie que des fiefs de l’opposition comme Lubumbashi ou Mbujimayi, qui oseront contester le référendum de Kabila, subiront  les mêmes bombardements que la région du Pool au pays de Sassou Nguesso. Je prends la CPI à témoin.

Une marche pour le référendum

La marche du PPRD samedi 4 Janvier n’était donc pas une marche pour la paix comme on l’a fait croire. C’était en fait une marche pour annoncer le référendum. L’objectif est de supprimer la limitation du nombre de mandats du chef de l’Etat.

Le PPRD a oublié qu’un référendum est une élection à part entière et qui demande des moyens. Le même PPRD a toujours clamé haut et fort que le trésor public n’a pas les fonds nécessaires pour organiser l’élection présidentielle en 2016. Curieusement ils en ont pour organiser un référendum. Je me demande s’il y a encore des gens raisonnables au PPRD.

Le Congo au bord de la révolution

La majorité présidentielle joue avec le feu. Elle semble ne pas avoir tiré de leçons du méga-soulèvement populaire de janvier 2015. Kabila tentait alors de modifier la loi électorale. Le pays se dirigeait droit vers une révolution à la burkinabè, jusqu’à ce que Kabila fasse marche arrière.

Aujourd’hui les mêmes ingrédients sont de nouveau réunis. Seul le respect de la Constitution peut épargner le pays du chaos.

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