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Agents de l’État en campagne électorale, n’utilisez pas les moyens de l’État

La campagne électorale bat son plein à la veille des élections du 20 décembre. De nombreux agents de l’administration publique veulent devenir députés et n’hésitent pas à mettre à contribution les moyens de l’Etat dans leur campagne électorale. Une pratique à décourager.

À chaque cycle électoral en RDC, son lot d’abus. Toujours les mêmes dérives quant à l’utilisation des moyens de l’Etat dans la campagne électorale. Déjà, ça n’offusque personne de voir le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, « mobiliser » des agents de l’Etat toute la journée à l’attendre pour un meeting. Pourtant, l’administration est apolitique. Mais, c’est devenu une norme de réquisitionner les moyens matériels, humains et financiers de l’Etat dans ce genre de situation.

Les courtisans de la cour du roi

Cela est fait pour plaire à la hiérarchie. On dit même que c’est fait dans la vision du chef de l’Etat. J’ai vu des communiqués des syndicats au sein de certains services spécialisés de administration publique faire référence au président-candidat pour des questions d’arriérés de salaires. Ils croient ainsi vouloir faire la campagne d’une personnalité, alors qu’il s’agit d’un dossier où le social du peuple est clairement remis en cause : des salaires au pouvoir d’achat amoindris et qui mettent plusieurs mois pour atteindre les destinataires. Décidément, le bon sens a déjà quitté le pays.

Au milieu de cette situation sombre et qui ne présage rien de bon, il arrive de voir quelques éclaircis. Comme cette publication de Julien Paluku Kahongya, ministre de l’Industrie. Il a récemment réuni son cabinet à Kinshasa pour un rappel à l’ordre. « Pendant la campagne électorale, l’Etat n’est pas à l’arrêt. Chacun vaque à ses occupations avec le même respect des heures de travail », écrit l’ancien gouverneur du Nord-Kivu sur X.

Chers candidats, vous devez continuer à aller au service

La suite de la déclaration du ministre est intéressante. Très intéressante. « Pour les candidats de Kinshasa et/ou de l’intérieur, ils doivent être munis d’une autorisation de sortie et pas un ordre de mission qui a des conséquences financières pour l’Etat », explique-t-il. Comprenez donc qu’il y a des agents de l’Etat qui s’arrangeaient pour obtenir des ordres de mission afin d’aller battre campagne pour eux-mêmes et pour le candidat de la hiérarchie.

« Ils peuvent être rappelés en cas de nécessité. Il n’y a ni démission ni mise en disponibilité, aussi bien pour les membres du gouvernement que pour le personnel politique », tranche Julien Paluku qui reconnait que « la loi interdit l’utilisation des biens et moyens de l’Etat pendant la campagne électorale ».

Certes, cette prise de conscience est juste une petite goutte d’eau dans l’océan, mais il faut commencer quelque part.

 

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