Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), a été agressé la nuit du 1er au 2 avril 2023 à Paris par des personnes se réclamant être « combattants ». Ce sont en fait des Congolais de la diaspora opposés aux autorités de Kinshasa. Cette nouvelle agression d’un officiel congolais en Europe, est clairement la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Sur Internet, une vidéo montrant le passage à tabac de Christian Bosembe a choqué de nombreux Congolais. On y voit notamment la victime se démener contre un groupe de personnes qui le traite de « collabo » du régime de Kinshasa. Sur RFI, l’intéressé a dénoncé une « tentative d’enlèvement et d’assassinat ».
La goutte de trop
Par le passé, plusieurs officiels congolais ont également été pris à partie. Léon Kengo, alors président du Sénat, figure dans le lot. Alors qu’ils agressaient Christian Bosembe, ces « kuluna » d’Europe ont eux-mêmes filmé la scène, laissant ainsi des traces indélébiles de leur crime. Les auteurs sont donc connus et la RDC à travers le porte-parole de son gouvernement, Patrick Muyaya, a réclamé des sanctions exemplaires de la part des autorités françaises.
Bosembe, président d’une institution d’appui à la démocratie, est un haut dignitaire de la RDC. Il est inadmissible de cautionner pareille violence. Imaginez un seul instant un officiel français tabassé à Kinshasa. Ce serait un fâcheux incident diplomatique !
Ces soi-disant « combattants » se transforment de plus en plus en hors-la-loi avec une complicité passive des gouvernements européens qui laissent faire. Comme si ces violences faisaient partie de la démocratie et de la liberté d’expression !
« Combattants », un mouvement sans idéologie
En RDC, le gouvernement a non seulement condamné cette agression, mais aussi promet de s’impliquer pour que Paris rende justice dans cette affaire. Les autorités congolaises réclament donc l’extradition vers Kinshasa de ces « professionnels du chaos que la France héberge, afin qu’ils puissent venir subir la rigueur de la loi en RDC ».
Pour sa part, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, institution dont Bosembe est président, a exprimé ses vives protestations en ces termes : « Le CSAC exige des autorités françaises des clarifications, des enquêtes, pour arrêter, juger et condamner les auteurs de ces crimes. »
Ces « combattants » estiment combattre les antivaleurs à Kinshasa, mais c’est leur méthode qui les décrédibilise. En procédant par des agressions d’officiels congolais, quel résultat espérer d’un tel combat ?
Bosembe est avant tout un professionnel de médias, un jeune « média-preneur » qui a fait la fierté du pays. Doit-on lui reprocher d’avoir des préférences et des convictions politiques ? N’est-ce pas là une démarche visant à réinstaurer la pensée unique, ennemi de la démocratie ?
Ces cinq dernières années, les « combattants » ont empêché plusieurs artistes musiciens congolais de se produire en France et en Belgique. Là encore, il est clair que ce mouvement se trompe de cible et ne semble pas maitriser son prétendu « combat ».
Malgré les infractions répétées de ces « professionnels de la violence », les gouvernements français et belges, pourtant partenaires de la RDC, préfèrent jusqu’à présent fermer les yeux.