L’arrivée d’Air Congo, fruit d’un partenariat entre le gouvernement congolais et la société Ethiopian Airlines a été perçue comme une bouffée d’oxygène. Cela aide à palier les difficultés de Congo Airways, en proie à une crise sociale et dont les avions acquis il y a plusieurs années sont tous cloués au sol. Ce qui a poussé la compagnie à faire du leasing, en louant des avions à l’étranger pour continuer ses opérations.
Personnellement, je me disais que deux compagnies aériennes publiques, c’est tout-à-fait logique. L’une assurerait le trafic au niveau national, et l’autre, les liaisons internationales. Mais non ! De ce que l’on constate, ce sont deux compagnies créées pour se faire concurrence dans l’espace aérien congolais. Et ce n’est pas tout.
Les mêmes improvisations !
Même avec Air Congo, les mentalités n’ont pas changé. Alors que la compagnie avait déjà commencé ses opérations, le gouvernement a choisi d’officialiser ses opérations par une inauguration symbolique, mais avec des passagers qui n’avaient pas été informés et qui ont dû patienter des heures. En son temps, Congo Airways avait fait pire, en rebroussant chemin en pleine phase de décollage pour embarquer des officiels venus en retard. Un manque de respect pour la clientèle qui n’est pas le propre des compagnies congolaises. On se rappellera du vol de Brussels Airlines immobilisé plusieurs jours à Kinshasa avec des passagers passant la nuit à l’aéroport, sans informations ni prise en charge.
Le secteur privé : mieux structuré
Alors que le gouvernement se débat avec ses deux compagnies et quatre avions pour desservir un pays vaste comme un sous-continent, le secteur privé, lui, évolue à un rythme différent. Lorsque CAA restait le seul concurrent direct de la compagnie nationale, un nouveau venu, Mont Gabaon Airlines, à l’est de la RDC, surprend avec l’acquisition de six avions dont deux Boeing (737-500 et 767-200), de quoi titiller le 737-800 que loue Congo Airways. Une autre compagnie privée congolaise, AB Airlines, outre des avions moyens, dispose également d’un Boeing 737—300 R.
Des initiatives congolaises à encourager pour éviter de laisser ce secteur stratégique entre les seules mains d’étrangers. Dommage que MwanJet, une compagnie dirigée par une femme et ancienne pilote, subisse aujourd’hui de nombreux déboires entre ses associés. Par ailleurs, un ancien pilote, lauréat du deuxième forum du génie scientifique congolais, ambitionne d’installer une usine de fabrication d’aéronefs moyens en RDC.
Espérons que le gouvernement accompagnera le développement d’une industrie aéronautique locale. Car, dans sa configuration actuelle, la RDC doit assurer sa souveraineté dans les airs.