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Assistants parlementaires, ces gens de l’ombre des députés…

C’est la première législature véritablement élue pour la province du Haut-Katanga qui vient d’être installée entre février et mars 2019. Puisque la précédente vient du Katanga, démembré en 4 provinces en 2015. Pour la première fois, certains habitants de Lubumbashi apprennent le métier d’Assistants parlementaires. Même si en réalité cela existe depuis 2006. Mais pour quoi faire, un assistant parlementaire ?   

Le Règlement Intérieur de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga accorde au député provincial la possibilité d’employer trois collaborateurs : un assistant, un secrétaire et un chauffeur. C’est ce qu’indique un nouvel élu de Lubumbashi. « Ceci, explique le député, pour permettre à l’élu du peuple d’avoir les yeux et les oreilles partout, afin de mener à bien son rôle législatif et de contrôle de l’exécutif ».

L’homme de l’ombre, mais une référence

« L’assistant parlementaire est un polyvalent. Il est le plus souvent recruté dans l’entourage direct de l’élu, sans doute grâce à leur proximité à tous les deux », explique le député. Un bon assistant parlementaire est présenté comme une personne dotée d’une grande capacité à soutenir son employeur (le parlementaire) sur le plan administratif, moral et technique.

Il doit être capable de gérer les relations en rapport avec le mandat de l’élu, rédiger et suivre les courriers, répondre aux sollicitations téléphoniques et gérer l’agenda du député. L’assistant parlementaire doit aussi pouvoir rédiger les discours ou interventions politiques, les notes, travailler sur les textes de loi ou préparer les amendements.

Alors que les Réseaux sociaux et la communication digitale s’imposent comme incontournables pour la visibilité des politiciens, l’assistant parlementaire peut aussi s’en occuper pour son employeur.

Assistant parlementaire, pour faire son beurre au clan?

Malgré la dureté du travail qu’abattent les assistants parlementaires pour leurs employeurs, beaucoup de Congolais pensent que c’est une charge de trop pour le budget de l’Etat. Car il faut payer le député, et trois personnes en plus qui n’ont pas été élues et restent en plus inconnues du public. Le risque est qu’il ne restera pas assez d’argent pour les priorités du peuple, l’État dépensant davantage de fonds pour des institutions, et même pour des tâches qui incombent aux élus.

C’est ce que pense le bédéiste Japon. « On nous a habitué à des créations spontanées de postes que certaines choses paraissent normales, alors que c’est des rôles faits sur mesure, pour en faire bénéficier ses oncles et neveux. Et dans la même occasion, utiliser l’argent du contribuable congolais à mauvais escient. »  Car au final, pourquoi un député aurait-il besoin d’autant de gens, aux frais de l’Etat ? Et plus gravement, la question se pose en ainsi : pourquoi déclarer éligibles, puis élire des personnes incapables de rédiger leurs propres discours et prendre des notes durant des plénières et enquêtes parlementaires ?

Il est donc temps que l’Etat se penche sur la question d’assistants parlementaires. Si elle est encadrée et suivie, on éviterait au Congo des affaires du genre l’affaire Fillon en France. Je doute bien qu’il n’y en ait pas au Congo.

 

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