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Bemba, Mbusa, Paluku, mariage contre nature au gouvernement central ?

Avez-vous jeté un coup d’œil sur les listes électorales des scrutins du 20 décembre ? N’avez-vous pas constaté que des ennemis d’hier, qui portaient des armes dans l’est du pays, font aujourd’hui « ami-ami » ? Je vous donne quelques exemples au sein même du gouvernement central.

En effet, il est des gens que l’on peut s’étonner de voir convoler ensemble. C’est le cas de certains ministres du gouvernement actuel à Kinshasa.

Mbusa Nyamwisi VS Jean-Pierre Bemba

Parlons d’abord du cas MbusaBemba, deux anciens chefs rebelles. Parmi les groupes armés qui sévissaient dans notre pays, il y avait le Rassemblement congolais pour la démocratie, Kisangani-mouvement de libération (RCD/K-ML) d’Antipas Mbusa Nyamwisi, et le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. A l’époque, tous deux naviguaient sous pavillon ougandais. Ils s’étaient alliés pour former le FLC, (Front de libération du Congo). Bemba en devenait le chairman et s’était installé à Beni, fief de Mbusa.

Mais, peu de temps après, Mbusa partira en Afrique du Sud, officiellement pour des soins de santé. Les combats éclateront entre les factions pro-Bemba et pro-Mbusa. C’est l’Ouganda qui volera à la rescousse de Bemba, encerclé dans l’enclos de l’entreprise familiale Enera à Beni par les pro-Mbusa.

J’imagine qu’elle doit avoir été difficile la cohabitation entre les deux hommes au gouvernement 1+4 où Bemba était un des quatre vice-présidents du pays, alors que Mbusa s’occupait des Affaires étrangères. Et aujourd’hui, j’ose imaginer également les mauvais souvenirs qui peuvent ressurgir, quand Bemba et Mbusa, respectivement chargés de la Défense et de l’Intégration régionale, doivent chercher ensemble la solution à la guerre du M23.

Mbusa Nyamwisi VS Julien Paluku

La question des rebelles ougandais ADF peut faire ressurgir un autre antagonisme entre Mbusa et Paluku. L’actuel ministre de l’Industrie est un fils du RCD/K-ML, le parti politique qui l’avait porté à la tête de la province du Nord-Kivu comme gouverneur élu en 2007. Antipas Mbusa se détachera du camp Kabila peu avant les élections de 2011, mais Julien Paluku restera fidèle au kabilisme, fondant par la suite son propre parti politique dénommé Bloc uni pour la renaissance et l’émergence du Congo, Burec en sigle.

Le point culminant de l’antagonisme viendra quand les massacres ont commencé en territoire de Beni. Sur RFI, Mbusa déclarait qu’il était au courant de la planification desdits massacres une semaine avant. Et il pointaient les Forces armées de la RDC comme étant « l’arbre qui cachait la forêt ADF ». Ce à quoi répondait toujours sur RFI Julien Paluku, gouverneur de la province, que le premier suspect c’est Mbusa Nyamwisi. « Les gens parleront », avait dit l’un des deux.

Comme ils sont devenus aujourd’hui des amis devant les caméras, il est temps qu’ils « parlent ». Qu’ils nous disent qui tuait les civils à Beni-Irumu à l’époque : était-ce l’armée congolaise (selon Mbusa) ou bien c’était Mbusa lui-même (selon Julien Paluku) ? Les électeurs et les citoyens que nous sommes, doivent être fixés. D’autant plus que les deux « leaders » sont candidats à la députation dans le grand Nord (partie nord de la province du Nord-Kivu).

Chacun d’eux veut être la tête de gondole aux prochains scrutins. Ils vont battre campagne pour un candidat président de la République qu’ils ne portaient pas dans leur cœur lors des élections de 2018. Nyamwisi était dans le camp de Fayulu, tandis que Paluku soutenait Ramazani Shadary. A l’époque, Julien Paluku n’hésitait pas à lancer des piques contre l’opposant d’alors,  Félix Tshisekedi au sujet de son défunt père, le « sphinx de Limete ».

 

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