Ces derniers jours ont révélé les désaccords et les égos des principaux opposants au sujet de la désignation d’un candidat commun à la présidentielle. Si Moïse Katumbi semble mener la barque par rapport aux autres opposants, mais les rumeurs de prétendus ralliements de Mukwege et Sesanga en sa faveur, ont vite été démenties.
Comme d’habitude, c’est une opposition divisée qui ira aux élections le 20 décembre. Pourtant, dès dimanche soir, certains médias et les réseaux sociaux annonçaient le ralliement de Mukwege, Sesanga et Matata Ponyo à la candidature de Moïse Katumbi. Mais, deux des opposants cités ont apporté un démenti formel. Seul Matata Ponyo a lui-même annoncé son retrait de la course à la présidentielle pour soutenir l’ancien gouverneur du Katanga.
En revanche, Mukwege et Sesanga ont dit rejeté l’annonce de l’ancien Premier ministre Matata. « La déclaration de monsieur Matata Ponyo n’est pas conforme aux travaux de Pretoria et n’engage que lui-même », a déclaré Delly Sesanga.
Et Fayulu dans tout ça ?
De son côté, Martin Fayulu, n’ayant pas été reconduit à nouveau comme candidat commun de l’opposition, a choisi de faire cavalier seul. Le dimanche 19 novembre, il a lancé sa propre campagne électorale dans le Kwilu où il s’est présenté comme le « candidat de la rupture et de la lutte contre les antivaleurs ». On se rappelle également que les concertations organisées la semaine dernière à Pretoria en Afrique du Sud entre délégués des principaux opposants candidats à la présidentielle, n’ont rien donné d’extraordinaire.
Bref, encore une fois, l’opposition démontre son incapacité à s’unir et parler d’une seule voix. Ne jamais s’entendre a toujours été son péché originel. Pourtant, au vu de la situation actuelle, seule une candidature commune peut donner plus de chance à cette opposition pour espérer remporter la présidentielle du 20 décembre. Y aller chacun en solitaire, c’est disperser les voix et conforter la probabilité de la victoire de Félix Tshisekedi. Certes, Matata Ponyo et Seth Kikuni se sont désistés au profit de Katumbi, mais sur le terrain ils ont quel nombre d’électeurs à lui donner ?
Je pense qu’il y a encore du temps pour que cette opposition accorde ses violons et désigne un seul candidat à même d’affronter Félix Tshisekedi. Autrement, elle risque de ne pas faire le poids face à la machine électorale de l’Union sacrée.