Catherine Nzuzi wa Mbombo est une des rares femmes congolaises à avoir marqué son temps en politique. Sa province d’origine c’est le Kasaï-Central, mais elle est née à Tshumbe dans le Sankuru en 1944. Défenseuse des droits des femmes, elle émet le vœu de voir beaucoup de femmes faire la politique, car pour elle, « rarement les femmes sont malhonnêtes ».
A côté de sa carrière politique, Nzuzi wa Mbombo est aussi une femme d’affaires qui a réussi jusqu’à ce jour. Dans une interview à Top Congo, elle donne ce témoigne : « J’ai construit ma vie par mon travail et par la sueur de mon front. J’ai commencé ma vie de femme d’affaires en vendant des papayes, des ananas, des pagnes… Puis du poisson, demi-carton, carton, container, bateaux… Je n’ai jamais pris un bien appartenant à l’État ni à qui que ce soit. Je défie quiconque de prouver le contraire ! »
Inspirée par son père
À l’indépendance du Congo, Nzuzi wa Mbombo nourrit des ambitions politiques en s’inspirant de son père qui était d’abord bourgmestre de Ndesha à Luluabourg, actuelle ville de Kananga, puis élu sénateur dans la toute première législature du pays. « J’étais plus proche de mon père que de ma mère. J’aimais accompagner mon père dans tout ce qu’il faisait. Quand il était bourgmestre de Ndesha, je voyais comment il recevait les notables, les autorités, etc. Et cela m’intéressait beaucoup. Un jour, il avait reçu Patrice Emery Lumumba chez nous à la maison… »
Une ascension politique sans pareille pour une femme de l’époque
Entrée très jeune en politique, Nzuzi wa Mbombo a gravi presque tous les échelons. Déjà dès l’âge de 23 ans, Mobutu la nomme bourgmestre de la prestigieuse commune de Gombe à Kinshasa. Ensuite, vice-gouverneure, puis gouverneure de Kinshasa, mais aussi du Bas-Congo. Elle a également été deuxième vice-présidente du tout puissant Comité central, là « où toutes les grandes décisions politiques se prenaient » au Zaïre, explique-t-elle. Son poste était l’équivalent de la troisième personnalité politique du pays après Mobutu.
Pour expliquer une telle ascension fulgurante d’une femme dans une sphère politique congolaise dominée par les hommes, Nzuzi wa Mbombo dit simplement : « Mobutu me faisait confiance parce que j’étais une femme honnête et courageuse, une femme de caractère ! »
Le MPR ou rien !
S’il y a des femmes qui ont servi le MPR (Mouvement populaire de la révolution), Nzuzi en fait partie. Du pati-Etat jusqu’au multipartisme, le MPR était son unique choix politique. A tel point que même après la mort de Mobutu, elle est resté au parti jusqu’à être nommée ministre au gouvernement 1+4 pour le compte du MPR après le dialogue inter congolais de San City.
Catherine Nzuzi wa Mbombo c’est une carrière politique très riche en enseignements. Elle dit être en train d’écrire un livre sur sa vie, livre que « mes petits enfants publieront quand je serai partie », dit-elle. Cliquez ici pour écouter cette femme exceptionnelle dans une longue interview qu’elle avait accordée à Top Congo.
*Cet article est produit en partenariat avec l’ONG Coopération Education Culture (CEC – Bruxelles), l’Institut pour la Démocratie et le Leadership politique (IDLP-Kinshasa) et l’association Investing in People (IIP – Kinshasa) dans le cadre du programme BOKUNDOLI. En savoir plus sur le programme Bukundoli