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Le combat pour la réintégration sociale des filles-mères à Goma

Les filles-mères de Goma sont nombreuses à être marginalisées par leurs proches. Elles sont rejetées parce qu’elles sont tombées enceintes avant le mariage. Beaucoup mènent ensuite une vie de misère. Mais grâce à une association, des filles-mères luttent quotidiennement pour restaurer leur honneur perdu par l’apprentissage des métiers. Reportage.

La détermination d’apprendre qu’ont ces filles-mères âgées de 15 à 25 ans est tout à fait fascinante. L’ association pour la protection des filles-mères (APROFIME) est une structure qui les encadre et qui propose des activités  d’apprentissage et d’entrepreneuriat. La petite salle de l’association est pleine à craquer, l’activité y est intense et l’ambiance bon enfant dégage de la chaleur humaine.

Une femme s'exerce à la broderie
Une femme s’exerce à la broderie

Selon le dernier rapport de l’association, le nombre de leurs membres a sensiblement augmenté depuis trois ans. « Les familles continuent à diaboliser leurs filles qui ont mis au monde avant l’âge nuptial. Ici, c’est leur dernier refuge. Leur scolarité a souvent été coupée, et les familles ne les prennent plus en charge. Chaque année, nous aidons des centaines de filles à se prendre en charge, à être autonome », explique Bahati Jean-Luc, le directeur du centre d’apprentissage pour les filles-mères.

Jean-Luc Bahati, le directeur du centre
Jean-Luc Bahati, le directeur du centre

La vingtaine, Furaha Kahindo est l’une d’elles. C’est une jeune mère de deux enfants sans mari. « Ce n’était pas l’idéal pour moi d’avoir cette vie. Mais je n’ai pas vraiment eu le choix… », raconte-t-elle. Après la naissance de son second fils, sa famille l’a délaissée. Elle était considérée comme une récidiviste. Aujourd’hui, après seulement sept mois de formation, elle commence à gagner sa vie grâce à la coupe couture.

Une apprentie en train de coudre
Une apprentie en train de coudre

Francine Nguo, une autre apprentie,  s’apprête à ouvrir un salon de coiffure pour dames afin de subvenir aux besoins de sa fille âgée de 6 ans. Elle aspire à devenir autonome et financièrement stable. Le centre d’apprentissage de cette association à but non lucratif, compte plusieurs filières. Mais cette année, l’enseignement s’est focalisé à la coupe couture et la coiffure. Les apprenties ont manifesté plus d’intérêts pour ces domaines.

Deux apprenties preparent des tissus pour la broderie
Deux apprenties preparent des tissus pour la broderie

Les filles-mères étudient dans six salles de classe divisées selon les filières. Ces femmes luttent dans l’ombre pour racheter leur honneur social perdu. C’est un combat de réintégration sociale.

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