Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, j’attire l’attention sur un point fondamental : le consentement. Ce mot, si simple en théorie, reste souvent mal compris dans la pratique. Le viol, qui est une des formes les plus graves de violences faites à la femme, repose sur l’absence de consentement.
Quand la femme dit « non ! », il faut respecter sa décision. Le consentement est un droit fondamental. Une femme peut dire « oui » et ensuite changer d’avis. Cela fait partie de sa liberté de disposer de son corps comme elle l’entend. Malheureusement, trop souvent, ce droit est ignoré ou mal compris. Des questions comme « comment peut-elle parler de viol alors qu’elle s’est rendue d’elle-même à l’hôtel ? », sont souvent posées, sous-entendant qu’un lieu ou une situation initiale serait un permis implicite pour un acte sexuel. Mais la réalité est simple : le consentement est une décision qui peut être révoquée à tout moment.
Le « non » doit primer
Un « oui » initial ne contraint personne à un acte sexuel. Il faut que chaque personne impliquée dans une relation amoureuse ou non ait le droit de changer d’avis, sans craindre d’être jugée ou de subir des pressions. Ce n’est pas parce qu’une femme a accepté un rendez-vous, ou s’est rendue dans un lieu qu’elle a automatiquement donné son consentement pour tout ce qui pourrait s’y passer. Lorsque le « non » est exprimé, quel que soit le moment, il devient le mot qui prime, car il marque la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.
Malheureusement, on entend souvent des idées reçues telles que « si elle a accepté le rendez-vous, certainement qu’elle savait ce qui allait se passer ». Il y a des hommes qui croient que le fait pour une femme de répondre à une invitation ou d’avoir accepté un rendez-vous est un signal qui valide l’acte sexuel. Pourtant, il n’y a aucun lien entre une invitation à sortir et l’accord tacite à un acte sexuel. Cette pensée est réductrice.
Éviter de supposer sur le consentement
Papy Mulopwe, 35 ans, a fini par comprendre : « Je pensais que si une fille venait chez moi ou acceptait de sortir avec moi, c’était un signe qu’elle était d’accord. Aujourd’hui, je comprends que le consentement doit être explicite, non seulement au début, mais aussi tout au long de l’interaction. » Comme Papy, beaucoup d’hommes pensent qu’il suffit d’inviter une femme pour qu’elle soit d’accord avec tout ce qui suivra.
Les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes sont un appel à la sensibilisation. Le consentement n’est pas un acte permanent et obligatoire, la femme peut se rétracter et c’est son droit. Il est crucial de respecter ce principe fondamental, pour que chaque femme se sente respectée et en sécurité.