article comment count is: 0

Départ définitif de la Monusco, la relève est-elle assurée ?

D’ici fin 2024, la Monusco appartiendra à l’histoire. Jusqu’à présent, elle s’est déjà retirée de plusieurs provinces du pays, entre autres le grand Kasaï, le Tanganyika, etc. Ces derniers jours, c’est au Sud-Kivu que la mission onusienne a plié bagages. Mais une inquiétude demeure : la relève est-elle préparée par notre gouvernement ? Ici, je ne fais pas allusion à une relève verbale, mais plutôt sur le terrain.

La Monusco a officiellement fermé son bureau mardi 25 juin 2024 au Sud-Kivu, en  présence de la Première ministre Judith Suminwa. Du point de vue du rétablissement de notre souveraineté en tant que nation, le départ des troupes de l’ONU est une bonne chose. Surtout quand on connaît leur bilan négatif.

Retrait de la Monusco d’accord, mais après ?

Des inquiétudes commencent à émerger sur l’après Monusco. Une partie de l’opinion publique congolaise craint un saut vers l’inconnu en raison de la situation sécuritaire qui ne s’améliore toujours pas dans l’est du pays. Se dirige-t-on vers un vide sécuritaire en l’absence de la Monusco ? La question reste posée.

Si du côté du gouvernement, on assure que toutes les dispositions sont prises pour combler le départ de la mission onusienne, certains acteurs politiques et de la société civile émettent des doutes au vu de la situation sur le terrain. Sans être pessimiste, Me Néné Bintu, présidente de la société civile du Sud-Kivu a déclaré sur Top Congo : « Ce que nous recommandons au gouvernement est que le désengagement de la Monusco doit correspondre au réengagement de notre gouvernement, surtout en ce qui concerne la protection des civils. Nous avons déjà formulé ces craintes au gouvernement qui a rassuré qu’il y aurait un déploiement dans ces zones-là [laissées par la Monusco. NDLR]. Pour nous, ce sont des éléments d’alerte pour attirer l’attention de notre gouvernement. »

« La Monusco n’a pas tenu ses engagements » !

La présidente de la société civile du Sud-Kivu reproche à la mission onusienne de ne pas avoir préparé la relève. « La Monusco a péché en n’ayant pas préparé les FARDC à son retrait. C’était parmi ses engagements dès le départ. Il fallait qu’elle fasse le transfert de compétences et prépare les unités de remplacement pour qu’elles sachent comment protéger les civils… », déplore Néné Bintu.

Ces propos de la présidence de la société civile du Sud-Kivu, révèlent à mon avis la mauvaise foi de la Monusco. Comment donc se peut-il qu’une organisation qui a passé 25 ans en RDC n’ait pas eu le temps de préparer la succession ? Peut-on conclure que la mission onusienne a créé volontairement cette situation afin de laisser un vide sécuritaire, dans le but de montrer au monde que sans elle, la RDC ne peut assurer la sécurité des civils ?

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion