La RDC va élire son président, ses députés et ses conseillers communaux en décembre 2023. Ces élections sont cruciales pour la démocratie congolaise, mais elles sont aussi pleines de défis et d’incertitudes.
Dans ce billet, nous évoquons les enjeux, les risques et les espoirs liés à ce scrutin historique.
La Céni, un arbitre contesté
Est-ce que la Céni jouera franc jeu ? Sera-t-elle impartiale alors que sa crédibilité est déjà fortement entamée au sein de la population, avec l’organisation chaotique de l’enrôlement des électeurs ? Quelle sera l’attitude de l’armée, surtout après le coup de force opéré au Gabon et qui a beaucoup été commenté sur la toile congolaise ? Les perdants vont-ils reconnaître leur défaite ? Autant de questions qui taraudent les Congolais à l’approche des élections générales de décembre 2023.
« 2023 est une année charnière. Soit on fait une élection et ça rassure tout le monde sur l’avenir de ce gros ensemble géographique qu’est le Congo, soit on fait n’importe quoi et on se retrouve dans la situation des États en voie de disparition comme le Mali, le Burkina, le Soudan et bien d’autres », s’inquiète un citoyen qui suit la situation de près.
Une participation massive malgré les incertitudes
Malgré ces questionnements, les Congolais semblent déterminés à exercer leur droit de vote. La preuve, le nombre impressionnant de candidats qui se sont présentés aux élections provinciales. La ville de Lubumbashi compte par exemple plus ou moins 3900 candidatures pour seulement 44 sièges. C’est dire combien les gens sont prêts à se battre pour le précieux sésame.
Dans une sorte de pré-campagne, les candidats créent des groupes WhatsApp pour rassembler leurs troupes, certains font des descentes sur le terrain. Il faut noter que si la situation est potentiellement explosive, le climat est jusqu’à présent bon enfant et tout le monde se prête au jeu dans un esprit républicain. Après tout, ce n’est pas la guerre.
Un scrutin historique pour la démocratie congolaise
Pourvu que la Céni joue le jeu jusqu’au bout. Ces élections sont cruciales pour la consolidation de la démocratie en RDC, après le premier transfert pacifique du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi en 2019. Les Congolais attendent des résultats crédibles et transparents, qui reflètent leur volonté. Ils espèrent aussi que les élections se déroulent dans le respect des droits humains, et surtout sans violences. Le rôle de la communauté internationale est également important pour accompagner et soutenir ce processus électoral de la maturité.