Les législatives du 20 décembre 2023 en RDC ont donné leur verdict. Si la plupart des hommes forts et figures du régime sortant ont été reconduits, les résultats annoncés par Denis Kadima, président de la Céni, n’ont pas manqué de soulever étonnements, incongruités, surprises et questionnements.
A titre d’exemple : Jean Maweja, ancien gouverneur du Kasaï-Oriental destitué pour incompétence, a été réélu député national. Ce résultat peut surprendre, mais il s’explique par la sociologie électorale congolaise, qui est souvent complexe et difficile à comprendre. Le peuple congolais vote souvent pour des personnalités qu’il connaît et qui lui sont proches, même si ces personnalités ont des casseroles.
Des figures emblématiques qui ratent le coche
D’autres figures emblématiques de la scène politique congolaise ont, quant à elles, échoué à se faire élire. Noël Tshiani, initiateur du sulfureux projet de loi dit « de père et de mère », n’a pas été élu. Le tout puissant directeur de cabinet du chef de l’État, Guylain Nyembo, a échoué à Kalemie dans le Tanganyika. Le très populaire artiste musicien Werrason, qui a tenté sa chance pour la deuxième fois, a également été battu. D’autres candidats ont été invalidés pour raison de fraude ou violence électorales.
Les Kibassa échouent
Augustin Kibassa Maliba, ministre des PTNTIC et qui se fait appeler abusivement « ministre du RAM », du nom de la fameuse taxe qui a créé tant de controverses avant d’être supprimée, n’a pas été élu à Kasenga, dans le Haut-Katanga. Sa sœur, Isabelle Kibassa Maliba, qui était candidate à Kolwezi et qui ambitionne de diriger la province du Lualaba, n’a pas non plus été élue.
Moïse Katumbi triomphe dans le Katanga mais pas son parti
Moïse Katumbi, candidat malheureux à l’élection présidentielle, a triomphé dans le Katanga avec parfois des scores staliniens. Cependant, ce succès ne s’est pas traduit par une victoire de ses deux plateformes électorales. Dans la ville de Lubumbashi, par exemple, Ensemble pour la République n’a remporté qu’un seul siège.
Les résultats des élections législatives en RDC sont à la fois surprenants et révélateurs. Ils montrent que la sociologie électorale congolaise est toujours aussi complexe et difficile à comprendre. Ils montrent également que la compétition politique reste encore très difficile pour les partis d’opposition, même dans les provinces où ils sont traditionnellement forts.