Depuis l’occupation de la ville de Bukavu par le mouvement rebelles M23/AFC, la vie des habitants devient de plus en plus difficile. De l’insécurité à la crise économique passant par la psychose, les habitants de la ville de Bukavu traversent un calvaire silencieux
Désormais, il faut rentrer à la maison au plus tard à 18h en ville de Bukavu pour espérer voir le lendemain
Chaque jour, entre 19 et 23h, les maisons des citoyens sont la cible des attaques des bandits armés, qui volent, tabassent et parviennent même à tuer leurs cibles
Des armes circulent sous l’œil impuissant des occupants
Après la libération des locataires de la prison Centrale de Bukavu et l’abandon des armes par certains éléments des FARDC
La criminalité est devenue monnaie courante, des bandits armés opèrent chaque jour dans la quiétude dans toutes les parties de la ville de Bukavu
« Nous sommes obligés de rentrer à la maison à partir de 18h, car nous ne savons pas comment sera la nuit (…) Ici à Muhungu, nous ne passons pas des nuit paisibles, des voleurs nous attaquent chaque jour »
Le son de sifflets, vuvuzela et sirènes, sont devenus une musique de la nuit pour les habitants des plusieurs parties de la ville notamment à Muhungu, PAGECO, Mukukwe, Nguba en commune d’Ibanda et à Buholo, industriel, Funu en commune de Kadutu et d’autres parties de la commune de Bagira, qui compte chaque jour au moins une personne tuée par des voleurs armés
Une colère s’installe dans le chef de la population
Face à l’incapacité du mouvement rebelles M23 à protéger la population, des jeunes s’organisent pour se prendre en charge
Ces derniers tiennent des patrouilles dans plusieurs parties de la ville pour traquer les voleurs dans leurs entités
Des présumés voleurs attrapés sont brûlés vifs par des jeunes en colère qui arrivent parfois même à manger la chaire de ces derniers.
La vie s’arrête en ville de Bukavu
En plus de l’insécurité grandissante, les populations de Bukavu, fait face à une crise économique occasionnée par la fermeture des banques et coopérative d’épargne et crédit, le pillage des biens des plusieurs opérateurs économiques ainsi que le déplacement des plusieurs habitants à l’étranger.
Également, le secteur de l’éducation n’est pas épargné, les écoles et universités fonctionnent timidement suite à la faible présence des élèves et étudiants dans ces institutions
Signalons que la province du Sud-Kivu est actuellement dirigée par deux gouverneurs, l’un a été nommé par le mouvement M23/AFC et contrôle la ville de Bukavu et des territoires dits « Libérés » et l’autre élu par les députés provinciaux, séjourne à Uvira et gère le reste de la province.