article comment count is: 0

Envoyez vite les hommes voir les gynécologues aussi !

Certaines femmes à Lubumbashi vont seules aux sept rendez-vous de consultations prénatales. Y a-t-il réellement une raison? Pourtant, les gynécologues attendent aussi les hommes ! Et oui, les hommes doivent les voir et voici pourquoi.

C’est le jour du rendez-vous à l’hôpital militaire Camp Vangu, près du centre-ville, à l’est de Lubumbashi. Josiane Ngoy suit ses consultations prénatales (CPN). La jeune dame enceinte, d’une vingtaine d’années, arrive dans une salle d’accueil bondée de femmes.

A sa quatrième consultation, elle est seule avec son bébé dans le ventre. D’une voix fatiguée, assise sur une banquette, elle relate ce qui lui a été demandé par le médecin : « Prise de tension, analyse d’urine, mesure de la hauteur utérine ». Autant de gestes qui lui prennent des heures d’observation chaque mois.

Seules et fatiguées, les femmes enceintes ont besoin de leurs époux

Ses douleurs, ainsi que sa tristesse qu’elle ne peut cacher sur son visage, sont aussi encadrées par son gynécologue et sa sage-femme. « J’ai vu peu de maris qui accompagnent leurs femmes ici. S’ils le font, ils ne sont que des figurants. Ils s’asseyent dans la salle d’attente ou se limitent à l’entrée de l’hôpital », explique la sage-femme. La présence masculine dans cette salle est très rare, insiste-t-elle, d’un air plutôt agacé.

A un moment de la grossesse, les femmes enceintes sont stressées, ont peur ou sont simplement fatiguées. Elles ont alors besoin de soutien physique, mais surtout moral. Savoir son époux à ses côtés, ou sentant sa main dans la sienne, soutenant les levées et les assises, réconforte et allège la douleur. Et l’attente devient heureuse, et la douleur partagée. N’est-ce pas joli pour une famille?

Lorsqu’on se réfère à certaines pratiques africaines, qui ont encore cours en milieux ruraux dont sont issus plusieurs habitants actuels des villes congolaises, les accouchements et consultations relèvent des tâches des femmes. Cela se fait en cachette bien souvent. On « n’offre pas l’accès facile à l’homme » à ces rendez-vous, reconnaît Jérôme Tshibangu, un habitant de Lubumbashi. Mais cela ne suffit pas pour expliquer l’absence des hommes à ces rendez-vous, en milieu urbain.

Dites aux hommes d’allers aux CPN

En réalité, outre le soutien nécessaire à son épouse, la présence de l’homme aux CPN permet d’apprendre. Les parents apprennent des pratiques protectrices pour l’enfant et la mère enceinte. Savoir se nourrir sainement, comprendre le danger de certains travaux ou la nécessité de certains autres, méritent la présence de tous. Car certains hommes, lorsque ce sont leurs épouses qui leur rapportent des interdits crient à la paresse.

La femme enceinte se dépasse alors, essayant d’éviter d’être taxée de paresseuse. On sait à quoi l’épuisement conduit : la mort de la mère ou de l’enfant. Ou encore, des maladies incessantes et des dépenses qui vont avec, déstabilisant les foyers. Je vous en prie, dites aux hommes d’aller aux CPN avec leurs épouses. Ils y apprendront à aimer encore, et à protéger.

La RDC, en effet, est le 2e en Afrique, 3e au monde, parmi les pays à forte mortalité de la mère et de l’enfant. Changez d’attitude. N’oubliez pas aussi qu’il est de la responsabilité de l’homme d’apprendre par lui-même, auprès des médecins et infirmiers, comment vont mère et enfant.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion