Dans un monde où la démocratie est souvent mise à l’épreuve, Madagascar se distingue par sa loi fondamentale. Conformément à la constitution malgache, en période électorale, le président Rajoelina a cessé d’exercer le pouvoir un mois avant le scrutin. Cette décision lui permet de mener sa campagne sans profiter des moyens et privilèges que lui confère sa fonction. C’est un exemple de dévouement à la démocratie et à l’équité.
Mais, dans notre pays à la démocratie chancelante, la situation est différente. Le président, les ministres en fonction, les gouverneurs et autres mandataires de l’État profitent des moyens de l’État pour battre campagne. Cette pratique soulève des questions sur l’équité et l’intégrité de nos élections.
Les abus de pouvoir
Il n’est pas rare de voir un ministre en pleine mission officielle dans une province, profiter de son séjour pour visiter son parti, voire tenir des meetings politiques. C’est un abus de pouvoir qui doit être dénoncé. Surtout quand on sait que les élections, c’est d’abord une question d’argent, dans un pays comme le nôtre. Voilà pourquoi chaque parti veut avoir son membre au gouvernement ou dans une entreprise publique, pour puiser dans les caisses de l’État afin d’irriguer le parti.
La mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont demandé aux mandataires de démissionner conformément aux dispositions de l’article 10, alinéas 4-6 de la loi électorale, pour être en règle avec celle-ci. Cet article stipule qu’un mandataire ou un haut fonctionnaire qui postule doit céder sa place (mise en indisponibilité). Malheureusement, rien n’est fait. Ainsi, on peut voir par exemple le ministre Patrick Muyaya porter à la fois la parole du gouvernement de la République et battre campagne sur les mêmes canaux de communication qu’il utilise tous les jours.
A mon avis, on ferait mieux de suivre l’exemple de Madagascar en respectant l’équité et l’intégrité de nos élections. L’équité électorale est un pilier essentiel de la démocratie.