Pendant la campagne électorale de 2023, quelques candidats à la présidentielle avaient évoqué dans leur programme l’option de doter le pays de gouverneurs des provinces nommés et non élus. C’est le cas de Félix Tshisekedi et de Constant Mutamba. Mais pour qu’une telle réforme aboutisse, il faudra réviser la Constitution. Or, laisser les dirigeants toucher à la Constitution est très dangereux, car ils finissent par abuser.
Au cours d’une interview sur la Radio télévision nationale congolaise, le président Félix Tshisekedi, alors en campagne électorale pour un deuxième mandat, avait émis le vœu de faire des réformes constitutionnelles. Parmi les réformes envisagées, il a préconisé le retour au système de « nomination des gouverneurs des provinces non-originaires ». C’est le système qui existait du temps du maréchal Mobutu et sous Laurent Désiré Kabila, avant d’être changé à l’avènement de la Constitution du 18 février 2006.
Des gouverneurs non-originaires pour lutter contre la haine tribale ?
Pour Félix Tshisekedi, lorsqu’il y avait des gouverneurs non-originaires, la haine et les rivalités ethniques n’étaient pas aussi exacerbées qu’aujourd’hui où les gouverneurs originaires sont élus dans nos provinces. Le souci du chef de l’État est de revenir au système de gouverneurs non-originaires pour mettre fin aux conflits et leaderships à caractère tribal dans la gestion des provinces. Cependant, toute la question est : nos provinces se sont-elles réellement développées avec des gouverneurs non-originaires ? Chaque Congolais peut donner sa réponse.
Le candidat Constant Mutamba est allé jusqu’à proposer la suppression du Sénat, des Assemblées provinciales et du poste de Premier ministre. Il juge ces institutions très budgétivores pour un rendement nul. Sur ce point, on peut lui donner raison, car jusqu’à présent, la plupart des Assemblées provinciales n’ont brillé que par des conflits inutiles avec les gouverneurs des provinces. Si bien qu’au lieu de travailler à résoudre les problèmes de la population, les députés provinciaux et les gouverneurs passent leur temps à se combattre pour des intérêts égoïstes. Et souvent c’est Kinshasa qui vient trancher.
Une réforme qui revient au système de gouverneurs nommés devrait être passée au référendum. Il existe encore beaucoup de Congolais qui font confiance aux gouverneurs originaires élus. Et vous, qu’en pensez-vous ? Dites-le nous en commentaires.