Propulsé par le conclave de l’opposition à Genève en 2018, l’ancien candidat commun de l’opposition, Martin Fayulu, a toujours revendiqué sa victoire contre Félix Tshisekedi. Aujourd’hui, cinq ans après, le chef du parti Ecidé n’a pas encore compris que son aura s’est déjà éteinte. Il continue à se reposer sur une gloire passée. Il revendique le surnom de « président élu » comme un titre académique.
En cinq ans, Martin Fayulu a beaucoup perdu de sa crédibilité dans l’opinion. Surtout lorsqu’il s’est allié au Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila au sein de l’initiative dite du « Bloc Patriotique ». Lors des dépôts de candidatures en 2023, Fayulu et son aile de Lamuka créent la surprise en refusant d’enregistrer leurs candidats aux scrutins combinés du 20 décembre. Sans doute qu’ils s’alignaient sur la position du FCC de Joseph Kabila qui avait en premier boycotté le processus électoral.
Stratégie ou myopie politique ?
A l’approche des élections du 20 décembre, les sondages placent Martin Fayulu derrière Moïse Katumbi dont l’aura grandissait de plus en plus. Ainsi acculé, le leader de l’Ecidé passe outre ses propres résolutions, et décide de présenter sa candidature à la présidentielle, sacrifiant ainsi tous ses lieutenants. Certains le quitteront pour rejoindre d’autres candidats de l’opposition.
S’étant lui-même privé de candidats à toutes les députations, Martin Fayulu s’engage dans une campagne électorale où l’affluence des foules était clairement moindre qu’en 2018. Dans une ultime tentative de désigner un candidat commun pour affronter Félix Tshisekedi, les tractations ont échoué devant l’intransigeance de Fayulu de faire cause commune avec les autres candidats de l’opposition.
Qui a gagné les élections de 2023 ?
Réunis ensemble pour dénoncer un « scrutin chaotique » et demander l’annulation des élections, on s’interroge sur la position actuelle de Martin Fayulu après le 20 décembre. En 2018, malgré une Céni qualifiée par lui de partisane, il estimait avoir remporté les élections. Curieusement, le Fayulu de 2023 exige une transition de 8 à 15 mois, mais aussi une nouvelle Céni et un nouveau scrutin. D’où cette question : entre lui, Moïse Katumbi et Denis Mukwege, qui a réellement gagné les élections du 20 décembre ?