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Félix Tshisekedi face à une montagne de défis

Le désormais ex-opposant Félix Tshisekedi est le nouvel homme fort de Kinshasa. Mais, outre le fait que sa victoire reste contestée par l’autre opposant, Martin Fayulu, plusieurs défis – dont la réconciliation nationale – attendent le nouveau chef de l’État. A mes yeux, le cinquième président du Congo est celui qui gèrera la transition pouvant permettre au pays d’entrer dans une ère véritablement démocratique. Il devra amorcer un long processus de développement de notre nation.

Même les plus grands soutiens du nouveau président se rendront à l’évidence que sa victoire est entachée de plusieurs controverses. Entre autre le fait que seulement moins de 40% des votes lui ont été attribués pour un taux de participation de moins de 50%. Il y a aussi le fait qu’aucun résultat n’a été rendu public par la Céni bureau de vote par bureau de vote. Ce qui conforte le doute du camp de Martin Fayulu quant à la véracité des résultats.

Qu’à cela ne tienne, il faut regarder vers l’avenir à présent, il ne nous reste plus aucune marge de manœuvre. La Cour constitutionnelle a eu le dernier mot. Mais il est impérieux de lutter pour que pareille situation ne se reproduise et qu’on ait des chefs d’Etat qui jouissent de la plénitude de leur légitimité. Félix Tshisekedi doit se donner pour mission de s’attaquer à ce problème de manque de crédibilité des résultats électoraux, ce qui permettra de consolider notre système démocratique. Les défis sont nombreux pour lui, entre autres : l’extrême pauvreté de notre population, l’insécurité généralisée dans le pays, etc.

Liquider avec tact le passif du régime Kabila

Le débat sur le bilan de près de 21 ans de kabilisme étant laissé à l’appréciation de chacun, on peut néanmoins convenir de l’existence d’un passif du régime sortant. Un passif qu’il convient de gérer sans envie de régler des comptes ni de susciter une énième crise politique. Le camp dirigé par le président Kabila étant devenu un allié de circonstance pour le nouveau régime, le président Félix Tshisekedi sera de toute façon amené à faire montre de plus de diplomatie.

Au nombre des questions à régler au plus vite, il y a le renforcement de la protection des libertés publiques, la libération des prisonniers politiques, cas d’Eddy Kapend par exemple, et la résolution de nombreux problèmes sociaux. La République démocratique du Congo doit devenir un Etat qui met en avant les services publics au profit de la population. Pour cela, il est important qu’il y ait une période où les bases devront être posées. Et Félix Tshisekedi est mieux placé pour le faire.

Félix, un président de transition ?

Je ne suis pas en train d’en appeler à une énième période transitoire avec toutes les incertitudes qu’elle peut impliquer comme ce fut le cas entre 2002 et 2006. Une telle solution ne se prête pas à la situation actuelle. On a un président élu, même si son élection n’est pas tout à fait avérée. Mais on n’est pas dans le schéma des années 2000 où un régime exerçait le pouvoir au mépris de toute légitimité. L’heure n’est pas donc à la mise en place des institutions exceptionnelles. On est dans la normalité et on doit la préserver.

Le but de mon raisonnement est de susciter une prise de conscience de toute la société sur le fait que l’alternance ne veut pas dire que les problèmes fondamentaux ont disparu. Il faut y chercher des solutions dès à présent. Tout commence par une sorte de transition que va incarner le régime de Félix Tshisekedi avec ses alliés.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. félix ne pourra nous amener à la bonne démocratie que si et si kabila exilait ou mourrait. au cas contraire il suivra seulement les traces de grand loup kabila