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Les femmes du Kasaï-Oriental en ordre de bataille pour les élections

Accusées d’être les pires ennemies, les femmes du Kasaï-Oriental veulent  donner une autre image d’elles-mêmes. À Mbujimayi, les femmes de la société civile et celles des partis politiques organisent régulièrement des rencontres qualifiées de stratégiques dans la perspective des élections.

À la différence des échéances électorales antérieures, les femmes du Kasaï-Oriental affichent aujourd’hui une ferme détermination à ne plus laisser le terrain électoral aux hommes. Leurs discours le démontrent : « Le calendrier électoral est là, approprions-nous le processus électoral, transformons nos faiblesses en opportunité, faisons la paix entre nous et préparons-nous à ce que les femmes arrachent aussi des postes de prise de décision. Unissons-nous autour de celles d’entre nous qui seront candidates. Évitons de nous présenter en ordre dispersé. Faisons campagne pour celles d’entre nous sans distinction d’appartenance politique, tribal ou ethnique. » Toutes les stratégies sont mises en place par les femmes leaders pour la sensibilisation. Un seul mot d’ordre : « Votons femmes en 2018 ! » Un réveil tardif ? Je ne crois pas, mieux vaut tard que jamais.

« Voter femmes », c’est ce qu’elles auraient dû faire lors des élections de 2006 et 2011. À l’époque, elles ont passé leur temps à applaudir les hommes, à donner leurs voix contre des t-shirts et des casquettes, et surtout à se mépriser entre elles. Heureusement qu’elles semblent se réveiller aujourd’hui pour affronter les élections du 23 décembre 2018.

Fini le combat en ordre dispersé ?

Ces femmes sont connues pour être dispersées dans leur bataille, elles veulent tout prendre en même temps et de manière égoïste, et au final elles perdent tout. Gethoux exhorte ses semblables à éviter les erreurs du passé : « Mes amies, ne donnez plus raison aux hommes qui disent : ‘’La femme est l’ennemi de la femme.‘’ Cela nous fragilise. Ça leur donne l’occasion de toujours avoir le dessus sur nous alors que nous avons les mêmes compétences pour diriger ce pays. »

Et d’ajouter : « Les hommes se servent de nos querelles intestines et de nos jérémiades pour nous écarter du jeu politique. Réveillons-nous ! Cessons de nous plaindre. Même avec peu de moyens nous pouvons émerger en politique si nous faisons de petites économies. L’heure n’est plus à la main tendue, pratiquons l’autonomisation économique de la femme et voyons si nous n’aboutirons pas. C’est assez de voir toujours les hommes diriger ce pays et les choses vont de mal en pis. Le social de la population en est une preuve éloquente. »

Que les femmes votent pour les femmes

Madame Giso se sert du tableau sombre du vécu quotidien de la population et déclare son intention d’obtenir un mandat pour changer les choses : « La femme détient un potentiel énorme. Tentons notre chance en allant voter cette fois pour nous-mêmes et voyons si les choses n’iront pas mieux ! » Elle ose espérer que les 52% de femmes qui composent la population congolaise pourront cette fois voter pour les femmes aux prochaines élections.  

Cette mobilisation des femmes du Kasaï-Oriental est déjà une bonne chose en soi. Mais ce n’est qu’une première étape du long chemin à parcourir. Elles doivent s’unir, défendre leur cause, s’appuyer sur les instruments juridiques de promotion et de protection de la femme, décourager les coutumes et les stéréotypes rétrogrades qui empêchent la femme d’aller loin, etc…

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