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Guerre dans l’est de la RDC : Goma et Gisenyi, un même cri pour la paix !

Depuis environ deux mois, les villes frontalières de Goma en RDC et de Gisenyi au Rwanda subissent les conséquences directes du conflit armé entre les FARDC et les rebelles du M23 au Nord et au Sud Kivu. Ces affrontements déplacent des populations de Goma vers Bujumbura, Kigali, Gisenyi, Rwengeri etc… Les activités vitales sont au ralenti au chef-lieu du Nord-Kivu, avec des implications déplorables sur la ville de  Gisenyi au Rwanda.

Goma et Gisenyi sont deux pôles habituellement animés par un intense échange commercial et culturel. Le conflit entre nos deux pays a engendré une crise économique et sécuritaire, particulièrement  dans la ville de Goma où plane une incertitude dans la vie des populations, en particulier en raison du non-fonctionnement des banques et de l’aéroport international de Goma.

De deux côtés de la frontière RDC-Rwanda, la souffrance gagne du terrain et les populations expriment un vœu commun : le retour immédiat de la paix. En effet, ce sont les pauvres citoyens qui paient le prix du conflit et de l’instabilité. Leur souhait est clair : retrouver la quiétude, rouvrir les routes du commerce et renouer avec une coexistence pacifique.

« Avant la guerre, nous abattions plus de 100 vaches par jour. Nos viandes traversaient les frontières grâce à l’aéroport international de Goma, transportées pour être vendues à Kinshasa. Mais depuis la fermeture de cet aéroport, nous n’abattons que 10 à 20 vaches par jour juste pour les deux villes », déplore Michel Ndikumana,  un des responsables d’un abattoir de Gisenyi au Rwanda. Et de poursuivre : « Si cette situation ne prend pas fin, la crise financière va affecter négativement nos éleveurs qui ne vivent que de la vente de leurs bétails. Le retour de la paix est capital pour la région. »

Pour sa part, le directeur de la Société  abattoir de Goma (Sabago), réclame également le rétablissement de la paix pour que reprennent les activités économiques. « Nous n’avons jamais vécu une telle situation. On n’arrive même plus à abattre 20 vaches par jour. La population de Goma est dépourvue de moyens financiers, les banques sont fermées, l’argent ne circule pas. La guerre a presque tout détruit. Nous voulons la paix », a-t-il plaidé.

Les complications d’accès aux produits agricoles et viviers en provenance de l’intérieur de la province se faisaient déjà sentir quelques temps avant même la prise de Goma par l’AFC/M23. « La ville est aujourd’hui enclavée en raison de l’inaccessibilité des routes de desserte agricole. Les activités sont bloquées suite à l’avancée de ce mouvement rebelle », s’est plaint Janvier Ruvunangiza, membre d’une ONG regroupant des vendeurs de vivres dans la ville de Goma.

Bora Uzima, un autre habitant de Goma, exprime sa déception en ces termes : « On a appris que le M23 ne va plus participer aux négociations  avec le gouvernement de Kinshasa à cause de nouvelles sanctions européennes, américaines et d’autres grandes puissances. Ce qui est un recul insupportable dans la quête de la paix que nous (population vivant dans l’est de la RDC) soutenons fermement. »

Pour Patrick Gisaro, habitant la ville de Gisenyi, « malgré la réouverture de la frontière entre Goma et Gisenyi 24 heures sur 24, la situation n’est toujours pas revenue à la normale sur le plan de la paix. Si Goma souffre, Gisenyi en est affectée. Les activités commerciales sont liées entre les deux villes. La paix et la cohabitation pacifique sont incontournables pour la viabilité de ces  deux villes sœurs ».

De tout ce qui précède, il est à noter que les activités sont au ralenti. Bon nombre de fonctionnaires de l’Etat n’accèdent pas à leurs salaires mensuels ; et les commerçants n’écoulent plus leurs marchandises comme auparavant. A cela s’ajoute la rareté d’argent due à la fermeture des banques et des entreprises de microfinances.

En conclusion, les populations de Goma-Gisenyi, ne jurent que par le rétablissement d’une paix durable. Cela nécessite  l’implication de toutes les parties engagées au conflit, à travers un dialogue  franc et inclusif.

 

 

 

*Ce contenu de sensibilisation est produit dans le cadre du ‘’Peace Project’’, un projet de paix mené dans l’est de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, en partenariat avec l’ONG néerlandaise Mensen Met Een Missie (MMM). Ensemble, nous encourageons les communautés à adopter et à partager davantage de récits alternatifs et inclusifs, afin de promouvoir la paix sociale, le dialogue et le vivre-ensemble. Cette initiative s’oppose aux discours de haine, à la manipulation et à la violence, qui fragilisent le tissu social.

 

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