La deuxième phase du programme d’éducation civique d’American Post-Elections Programming a été lancée le jeudi 24 janvier 2025 à Kinshasa par Lucy Tamlin, ambassadeur des Etats-Unis en RDC. C’était devant 500 jeunes issus de mouvements associatifs et d’une soixantaine de conseillers municipaux, députés nationaux et provinciaux.
Initié à la veille des élections générales de 2023, le programme avait permis de sensibiliser les jeunes à l’importance du vote comme outil citoyen pour pouvoir choisir des candidats dont les programmes répondaient à leurs aspirations profondes. Après la réussite de cette phase initiale, le programme continue sur sa lancée. Il a cette fois-ci initié les jeunes et les élus locaux à concevoir ensemble des projets et initiatives de développement, ainsi que des politiques publiques.
Associer les citoyens
« On se rend compte très souvent que de nombreuses initiatives communautaires, pourtant louables, ont échoué, car elles n’impliquaient pas la population dans le processus de création », a fait remarquer Trésor Kalonji, un des partenaires de mise en œuvre du programme à Kinshasa. La faible implication des communautés (notamment des jeunes) dans les processus de prise de décisions et de conception des programmes publics, crée une résistance de la population, même pour des initiatives qui sont à son avantage.
Est-ce la raison pour laquelle des programmes comme KIN Bopeto sur la salubrité publique n’ont pas marché ? Quid des initiatives Tika kuluna, Prix Kaniaka et d’autres initiatives ? Souvent lancées en grande pompe, ces initiatives du gouvernement battent de l’aile, simplement parce que les citoyens qui en sont les premiers bénéficiaires ne sont généralement pas associés à leur conception.
Que veulent réellement les Kinois ?
A l’issue d’un travail de terrain et via le numérique, 500 personnes ont réfléchi sur les priorités des jeunes dans la ville de Kinshasa. Loin des aspects généraux sur ce qui ne marche pas en RDC et qui est largement évoqué sur les réseaux sociaux, nombreux parmi les participants ont pointé le manque d’opportunités susceptibles d’offrir aux jeunes des débouchés professionnels ; ou encore de renforcer leurs capacités intellectuelles. La nuisance sonore a également été épinglée parmi les facteurs de stress les plus récurrents qui affectent la santé mentale et diminuent les performances des jeunes élèves et étudiants.
L’absence de bibliothèques urbaines et de livres de qualité, l’apprentissage de la langue anglaise et d’autres opportunités sur le plan culturel et entrepreneurial sont revenus lors des interactions dans les quatre districts de Kinshasa.