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Campagne électorale en RDC : une guerre d’images de drones

Depuis le début de la campagne électorale, une polémique enfle sur les réseaux sociaux concernant la capacité des candidats à drainer du monde sur leur lieu de meeting. Pour cela, on utilise les images prises lors des meetings de campagne. Beaucoup recourent à des images de drones. Attirer du monde peut être un indicateur de popularité pour savoir si un candidat est suivi ou non. Ou encore si son aura n’a pas un impact réel sur le terrain.

Ce concept, hérité du monde musical congolais très concurrentiel, aura vite fait de s’établir dans l’arène politique. Déjà lors des élections de 2018, les principaux challengers utilisaient cet argument pour jauger l’adhésion de l’électorat d’un coin du pays à un candidat ou un autre.

La technologie : le nouvel élément

Si dans les années et mois antérieurs, un reportage vidéo ou de simples photographies, suffisaient à témoigner de l’engouement créé par les différents acteurs politiques, l’entrée en jeu des drones, a radicalement changé la donne. Auparavant, la limitation du matériel ne permettait pas de prendre la totalité de l’horizon de la scène où se déroule une activité. Certaines images étaient ainsi très souvent rognées (cadrées pour convenir à une zone précise) ou réajustées.

Les caméramen utilisaient des réglages et des retouches d’images pour donner un effet grossissant ou plus important à une foule. Aujourd’hui, grâce aux drones, il y a la possibilité de prendre des images en hauteur, de déceler les horizons et ainsi, percevoir à l’œil nu, le niveau de remplissage d’un espace par une foule. De quoi dissuader des communicateurs trop zélés.

Dans cette campagne visuellement éprouvante, où chaque espace vide le long des grandes artères est pris d’assaut par des affiches, calicots et bout de bois faisant office de panneaux, les drones font désormais partie de notre quotidien. On les détecte au son de leurs hélices quand ils sont à basse altitude, signe qu’un candidat n’est pas loin.

Attention cependant ! Un drone n’a pas le droit de survoler votre propriété sans autorisation. Dans ce cas, si vous arrivez à en identifier le pilote (qui se trouve généralement dans son rayon d’action immédiat), exigez réparation (que les images prises soient effacées).

Autorisation de prendre des images avec un drone

Si vous souhaitez utiliser un drone dans un lieu public où se trouvent des installations qui peuvent être considérées comme sensibles (usines, bureaux officiels ou autres installations), vous devez avoir l’autorisation des services de la commune (généralement à l’ANR).

L’idéal pour les lieux publics est de ne pas voler à plus de 4 mètres au-dessus du sol (distance qui ne permet pas d’avoir une zone de balayage suffisante pour s’incruster dans l’intimité du voisinage).

Drôle d’affectation pour cet appareil qui, à l’est du Congo, permet à l’armée nationale de surveiller les mouvements des forces négatives ; et dans le reste du pays, à prouver qui a fait ou non le plein dans un meeting électoral.

 

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