Des dizaines de centres d’inscription des électeurs sont fermés pour cause d’insécurité dans les territoires de Miabi et de Tshilenge au Kasaï-Oriental. Les miliciens Kamwina Nsapu multiplient les attaques contre les centres d’enrôlement. Cette situation risque d’empêcher la Ceni d’atteindre le nombre d’électeurs prévus au Kasaï-Oriental.
Répondant aux questions du blogueur Franck Mbambi, le secrétaire exécutif de la Ceni Kasaï-Oriental, Nicolas Kalambayi, dresse le bilan à mi-parcours des opérations d’enrôlement des électeurs en cours depuis le 30 avril dans la province du Kasaï-Oriental.
Habari RDC : Comment évolue l’opération de révision du fichier électoral au Kasaï-oriental plus d’un mois et demi après son lancement ?
Nicolas Kalambayi : Les opérations d’enrôlement des électeurs sont souvent perturbées en raison des incursions répétées des groupes dits de Kamwina Nsapu. Le matériel, tels que les groupes électrogènes, a été calciné. Cette situation a traumatisé le personnel de la Ceni déployé dans cette partie de notre province.
Trois membres de centres d’inscription ont même été enlevés par des miliciens, mais Dieu merci, nous avons réussi à les retrouver après plusieurs jours de captivité. Cette situation nous a poussés à fermer purement et simplement 20 centres d’enrôlement depuis le 05 Juin dernier dans le territoire de Tshilenge.
S’agissant du territoire de Miabi, les miliciens ont également attaqué les centres de la Ceni, obligeant le comité local des opérations à fermer dix-sept centres. Nous ne pourrons les rouvrir que lorsque la paix sera revenue dans le village de Tshijiba.
Que faites-vous pour que vos agents enlevés par les miliciens soient libérés?
D’abord, je dénonce ce qui s’est passé dans le territoire de Tshilenge. C’est inacceptable que le personnel de la Ceni fasse l’objet de menaces de mort de la part de leurs frères. Ces jeunes gens de la Ceni travaillent pour la nation dans des conditions très difficiles. Nombreux ont accepté de quitter la ville pour aller servir leurs frères et sœurs dans des milieux très reculés. Pour cela, ils méritent un traitement différent de celui qui leur a été réservé par les milciens à Tshilenge et à Miabi.
Pouvez-vous donner quelques statistiques des personnes enrôlées jusque-là au Kasaï-Oriental ?
En dépit des difficultés sécuritaires, les chiffres réalisés à ce jour sont encourageants. Un mois et demi après le coup d’envoi des opérations d’enrôlement au Kasaï-Oriental, je suis heureux de vous annoncer que nous avons dépassé les 70℅ des estimations. Je suis sûr qu’avec la grâce de Dieu nous pourrons atteindre les prévisions chiffrées de la Ceni qui sont de l’ordre d’1 million trois cent vingt cinq mille inscrits pour le Kasaï-Oriental. Si la situation sécuritaire venait à se normaliser dans les territoires de Tshilenge et de Miabi, j’ose croire que ces prévisions seront réalisées sans problème.