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Les jeunes de Kinshasa face à l’éducation civique et électorale

Qu’en est-il de la responsabilité des électeurs face aux candidats ou aux élus ? Souvent, très peu d’électeurs s’intéressent aux questions politiques ou électorales. Et le jour des élections, ils vont voter pour des candidats dont ils ne connaissent même pas les projets de société. A la fin, ils se diront déçus par leurs élus…

Le problème réside dans le manque d’éducation civique et électorale de notre population. Pour beaucoup, les élections c’est juste une formalité à accomplir le jour du vote. Tout le reste, notamment : les programmes des candidats, le débat démocratique, les questions de gouvernance… ça les intéresse peu ou pas. Or, si vous ne vous occupez pas de la politique, c’est la politique qui s’occupera de vous, dit-on.

Manque d’intérêt !

Quand il y a coupure d’électricité dans un quartier à Kinshasa, très souvent les jeunes se mobilisent aussitôt. Ils font du porte-à-porte pour rapidement réunir la somme d’argent nécessaire en vue de réparer la panne. C’est parce que pour eux, l’énergie électrique est une priorité, dans le sens où elle leur permet de se divertir en regardant la télé ou en chargeant leurs téléphones. Mais pourquoi les mêmes jeunes ne manifestent-ils pas la même spontanéité et le même intérêt lorsqu’il s’agit des questions civiques ou électorale ?

Lors d’une séance d’échange organisé par les associations Yali RLC East Africa en RDC et Équateur Magazine sous l’égide du centre culturel américain, en collaboration avec le Conseil communal de la jeunesse, nombreux parmi les jeunes ont avoué ne pas connaitre ce qui se passe réellement au siège de leur municipalité. Ils ne connaissent pas le chef de l’avenue ni du quartier. Mais c’est ce dernier qui aura la charge de les représenter devant les autorités lors de l’élaboration du budget de la commune ou des priorités de celle-ci. Personne ne prend langue également avec les institutions de services publics (Snel, Regideso, police, Conseil communal de la jeunesse…) pour travailler ensemble sur des questions d’intérêt général.

On ne sait même pas le rôle d’un député !

Confondre les rôles des parties prenantes dans l’exercice des fonctions et des attributions publiques est monnaie courante en RDC. C’est ainsi qu’on pense à tort qu’un député doit, de sa poche, subvenir aux besoins élémentaires des électeurs de sa circonscription. Un genre de philanthropie qui exonère de toute redevabilité. Car, si les performances d’un élu ne sont jugées que par sa capacité à donner de l’argent, cela représente un risque sur sa capacité à bien défendre les intérêts de ses électeurs au Parlement et devant les autorités.

Le travail qui se fait en commissions sur des sujets d’intérêt général n’obéit pas à la logique des billets de banque. Il faut de l’expertise, de l’argumentation et de la détermination pour décider si oui ou non, une dépense devrait être affectée à tel besoin, dans tel secteur et dans quelle proportion. Les députés sans compétences, ni programmes n’y participent presque jamais. Ils se contentent d’attendre les plénières pour voter « oui », « non » ou « abstention ».

 

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