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La manucure et la pédicure ambulatoires pour se sauver de la crise à Goma

Goma est une ville aux diverses activités génératrices de revenus. La clef est de savoir utiliser ses talents et les mettre en valeur pour se faire de l’argent. Dans un pays où trouver un emploi n’est pas donné à tout le monde, il faut se débrouiller ou mourir de faim. Je vous présente des jeunes de Goma qui font la manucure et la pédicure dans les rues de la ville.

On les rencontre souvent dans les rues et les grandes artères de la ville avec des paniers et de petits bassins contenant, limes, dissolvants et petites bouteilles contenant les vernis de différentes couleurs. Ils ont compris que des fois aller au salon pour se faire embellir les ongles est souvent une activité qui prend beaucoup de temps et de moyens, et que apporter ces soins dans la rue ou à domicile serait une bonne affaire pour eux et pour leurs clients.

Un petit bassin d’un manucure  

Pour se faire remarquer à leur passage dans les rues, ils ont inventé une technique qui leur est propre. Elle consiste à faire claquer deux petits flacons de vernis, pour émettre un bruit sec qui annonce leur passage. Toutes les jeunes filles et les femmes de Goma savent reconnaître au loin les cliquetis spécifiques produits par la collision des bouteilles.

Un manucure fait claquer deux petites bouteilles pour annoncer son passage.

Leur boulot c’est aussi du grand art

Lorsque ces jeunes gens se rapprochent, les clients ayant besoin de se refaire les ongles les appellent. L’activité consiste à limer les ongles, les couper, les tailler et les vernir selon le désir du client. Mais ce n’est pas que cela. Des fois ce sont des jolis dessins en miniature, de vraies œuvres d’art que ces jeunes dessinent sur de petits espaces sur les ongles. Les dessins vont des fleurs aux figurines plus complexes comme des prismes ou animaux exotiques. Du vrai art !

Emmanuel Mushagalusa, 27 ans, exerce ce métier depuis plus de 6 ans : « C’est le client qui me dicte ce qu’il veut, il choisit une ou plusieurs couleurs et des fois un dessin. Moi je n’ai que le matériel et mon expérience qui me permettront de rendre le service demandé par mes clients, le plus souvent ils sont satisfaits. » Il assure que malgré la beauté et la complexité de ce métier, il reste facile à apprendre si l’on est motivé. Il se souvient l’avoir appris en seulement une semaine, mais pour parfaire ses dessins, il se sert de son imagination.

Emmanuel Mushagalusa en plein travail dans une rue de Goma.

Une activité rentable

Emmanuel Mushagalusa nous a révélé que son revenu mensuel tourne autour de 140 000 francs congolais (environ 86 dollars américains). Ce montant lui permet de payer le loyer et de subvenir aux besoins de sa famille. N’est-il pas un modèle de débrouillardise à imiter pour les jeunes qui ne font qu’aller aux fraises ? Jusqu’ici seuls les jeunes garçons pratiquent ce travail. Pourquoi pas les jeunes filles ?

 


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