article comment count is: 0

Jean-Marc Kabund : une démission qui fragilise le pouvoir de Tshisekedi

La nouvelle a eu l’effet d’un séisme dans la sphère politique congolaise. La démission de Jean-Marc Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale a surpris tout le monde, dans son camp comme dans l’opposition. Avec un peu de recul, ce départ inattendu n’est pas sans conséquence sur le régime en place.

C’est à travers son compte Twitter que Jean-Marc Kabund a lâché sa bombe, et s’est dit prêt à affronter « brimades, humiliations et tortures ». Dans la foulée, plusieurs personnes ont crié au « piratage » du compte de celui qui est également président intérimaire du parti présidentiel. Seulement, une vidéo est venue tordre le cou à cette thèse. « La décision que j’annoncerai dans les heures qui suivent a été prise pour votre seul intérêt (des combattants, NDLR) », a-t-il indiqué.

L’opinion divisée, rien d’officiel jusque-là                        

A l’UDPS, l’on n’a pas visiblement anticipé cette décision. Sur les réseaux sociaux, plusieurs cadres du parti ont réagi de manière très différente. Huguette Manay a rappelé que cette décision est informelle car ce n’est pas sur Twitter qu’il faut agir. Position également soutenue par Christophe Mboso. « Une démission ne se présente pas dans les réseaux sociaux, le vice-président que j’ai rencontré ce matin ne m’a pas fait part de son intention de démissionner », a expliqué à Top Congo le speaker de l’Assemblée nationale, exprimant son désir de voir Kabund continuer à assumer ses fonctions.

Le député Peter Kazadi a, lui, banalisé ce départ, soutenant que le parti présidentiel compte parmi ses élus, des personnes à même de combler le vide laissé au perchoir.

Officiellement, Kabund est toujours premier vice-président de l’Assemblée nationale. Alors qu’il a annoncé sa démission vendredi. Il ne l’a pas encore formalisée, selon des sources du secrétariat de la Chambre basse. Il faudra attendre jusqu’à mardi pour connaître l’issue.

Selon les échos venus de la présidence et rapportés dans la presse, la démission de Kabund ne serait qu’un « chantage née d’une frustration » après l’assaut des éléments de la garde républicaine dans sa résidence privée.

Le régime déplumé

Si cette démission venait à se confirmer, ce serait alors un vrai coup pour le régime de Félix Tshisekedi. Kabund, président intérimaire de l’UDPS, est surtout réputé pour être un draineur des masses et un dur à cuire. En 2018, c’est lui alors secrétaire général du parti qui a poussé le candidat Tshisekedi à retirer sa signature de l’accord de Genève sur recommandation de la base. Devenu cheville ouvrière de Cach (coalition formée jadis par Tshisekedi et Kamerhe), Kabund fut le premier à dénoncer les blocages du FCC, à travers sa célèbre prédiction de nage et sa théorie de deux bonbons.

Le maître nageur est aussi l’artisan de la requalification de la majorité qui a accouché de l’Union sacrée. C’est incontestablement un homme à tout faire du président qui est en passe de quitter le navire déjà en eaux troubles. A l’approche du scrutin présidentiel, le départ de Kabund est donc tout sauf une bonne nouvelle pour Tshisekedi en quête d’un deuxième mandat.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion