Il y a quelques jours, des bandits armés se sont introduits de nuit dans des habitations en territoire de Katanda, au Kasaï-Oriental. Ils ont fait du porte-à-porte, ont violé les femmes et ravi les biens des gens. Excédée par cette insécurité, la population s’est soulevée contre les autorités.
Une nouvelle fois, les habitants de la cité de Katanda se sont réveillés sous des tirs nourris d’armes automatiques. Les violences ont contraint un certain nombre d’entre eux à rester terrés dans leurs maisons.
Affrontements entre policiers et manifestants
La tension était vive dans la matinée. Des échauffourées ont éclaté dans le quartier administratif entre la police et un groupe de jeunes. Pomme de discorde : le refus du commandant local de la police et de l’administrateur du territoire de livrer à la population les cinq malfaiteurs qui venaient d’être arrêtés. Les jeunes réclamaient ces malfaiteurs pour se faire justice eux-mêmes.
Le refus des autorités locales n’a pas plu aux manifestants. Au cours de ces échauffourées, les policiers ont tiré à balles réelles et tué un civil. En réaction, les manifestants ont capturé un policier qu’ils ont immolé par le feu. Dans leur furie, les jeunes ont passé à tabac l’administrateur du territoire et son épouse avant de brûler la quasi totalité des édifices publics.
Un procès public
En vue de faire baisser la tension dans la cité de Katanda, un procès a été organisé en audience publique contre les présumés criminels que la population cherchait à liquider. La Cour militaire du Kasaï-Oriental siégeant en chambre foraine à Katanda, a condamné les cinq prévenus présents à l’audience à vingt ans de prison ferme. Les deux autres en fuite, jugés par contumace, ont écopé de la réclusion à perpétuité. Ils étaient tous poursuivis pour vol à mains armées et association des malfaiteurs.
Mais les habitants de Katanda estiment que la police et la justice ne font pas correctement leur travail. Plusieurs fois, nombre de criminels arrêtés se sont retrouvés en liberté car souvent les Cours et tribunaux évoquent le manque de preuves. Conséquences : la population préfère se faire elle-même justice en recourant à la vindicte populaire.