Avoir la chance de visiter l’Europe et oser rentrer en RDC, c’est inconcevable pour beaucoup de Kinois. Pour eux, dès qu’ils ont l’occasion de quitter le pays, ils s’en vont pour de bon. Dans la tête d’un Kinois ou d’un Congolais en général, l’Europe c’est le ciel, le rêve de sa vie.
Avant de développer ce blog, je voudrais être claire : je ne parle pas de tous les Kinois, mais de certains Kinois. Les Congolais des provinces ne sont pas pour autant épargnés.
Au Congo, moi-même j’habite en province. Et donc je suis une mbokatière (villageoise) comme on nous appelle à Kinshasa. Mais dans ma vie je voyage beaucoup. J’ai déjà visité quelques pays occidentaux : les États-Unis, les Pays-Bas et la Belgique. Vous savez quoi ? En 2019 quand je suis rentrée à Kinshasa, les Kinois se sont moqués de moi, me traitant de « yuma » (personne démodée et non branchée). Tout cela simplement parce que j’ai accepté de rentrer vivre au Congo après avoir été dans des villes comme New York, New Jersey, Bruxelles, Amsterdam…
Voir l’Europe et rentrer en Afrique ?
Un Kinois ne peut pas imaginer quelqu’un aller à Washington et à New York, puis revenir au Congo. Il se dit qu’il faut être imbécile pour le faire. Car, selon lui, le Congo est un enfer qu’il faut quitter à tout prix. Voilà pourquoi quand ils vont en Europe pour un court séjour à l’occasion d’une conférence, compétition sportive, etc., ils se volatilisent dans la nature et y restent pour toujours. Vous ne les verrez plus jamais, sauf quand ils postent leurs photos sur Facebook, Instagram…
Cette situation met en difficulté d’autres Congolais sérieux qui veulent voyager en Occident. On les prive de visas craignant qu’ils n’aillent fuir comme les autres. Je pense que mes compatriotes doivent apprendre à être sérieux. Je le dis avec tout le respect que je leur dois. Car, les mauvais actes qu’ils posent à l’étranger nuisent non seulement à d’autres Congolais, mais aussi à l’image de notre pays.
Nos dirigeants, surtout eux, ont le devoir de développer et de transformer le Congo pour que les citoyens n’aient rien à envier à l’Occident. Je crois que c’est possible.
Les Congolais qui voyagent et qui rentrent au Congo, ça existe !
Je voudrais dire aux ambassades et à la Maison Schengen que ce ne sont pas tous les Congolais qui abusent de visas court séjour qui leur sont accordés. Beaucoup vont et reviennent au Congo. Moi-même j’en suis un exemple. Et j’ai vu aussi beaucoup de jeunes de Goma, de Lubumbashi, de Mbujimayi et même de Kinshasa, aller en Europe et rentrer au pays, avant même l’expiration de leurs visas. C’est la vérité.
Bref, que ceux qui veulent partir partent, c’est leur choix. Nous autres, nous aimons vivre dans notre pays. Nous voyageons et nous rentrons chez nous. Le Congo reste notre patrie, malgré ses problèmes et ses difficultés. Travaillons et améliorons chez nous !