Kinshasa : les Chinois dans les petits commerces, la population mécontente

La forte présence de Chinois dans le petit commerce à Kinshasa inquiète la population. Officiellement, les Chinois sont en RDC pour de grands projets d’infrastructures. Mais force est de constater que beaucoup se sont lancés dans le petit commerce et font du dumping au détriment des vendeurs kinois.

Vieille de plus d’une décennie, la coopération sino-congolaise, a atteint son paroxysme sous le président Joseph Kabila, dans le cadre de ses deux programmes « Cinq chantiers » et « Révolution de la modernité ». Les Chinois sont aussi investis dans des projets économiques et participent activement à l’économie congolaise.

Là où le bât  blesse

En plus de ces Chinois qui arrivent dans le cadre des grands travaux du gouvernement, il y en a qui viennent faire des affaires et qui trouvent au Congo leur eldorado. Selon les estimations, le nombre de Chinois vivant sur le sol congolais varie entre 4000 et 5000 d’après les chiffres de l’ambassade de Chine à Kinshasa. Nombreux se livrent abusivement à l’exercice du petit commerce et à la vente au détail, secteur en principe réservé aux seuls nationaux. Depuis un certain temps, cette situation suscite beaucoup de protestations de la part des commerçants congolais qui se voient préjudiciés.

Il n’est pas rare de trouver des Chinois dans la vente de beignets dans la rue,  tenir des boutiques de produits de basse qualité à chaque coin de rue. D’où l’expression « biloko ya ba Chinois ewumelaka te » (les produits chinois ne durent pas, en français).  

« Un cahier que je vends au détail, le Chinois qui tient sa boutique juste devant moi, le vend lui aussi au détail mais à un prix plus bas. Le client préfère aller acheter chez le Chinois. Pareil pour les stylos, les calculettes … et dans tout ça, moi Congolais je ne gagne rien ! », se plaint Gaby, une commerçante au marché central de Kinshasa.

« J’ai changé de commerce à deux reprises, pour éviter cette concurrence déloyale que nous font les Chinois. Mais où puis-je aller sans les avoir à mes trousses ? Ils sont partout et ont plus de moyens que moi. Il ne reste plus qu’à les voir faire le taxi-moto », s’exclame Manyasi Gilbert, père de famille et commerçant.

Nombreux se souviennent encore de cette Chinoise qui vend des cacahuètes à côté du Palais du peuple. Au vu et au su des honorables parlementaires !

À l’État de mettre de l’ordre

Si l’on considère les enjeux économiques entre la RDC et la Chine, il est clair que les businessmen chinois resteront longtemps au Congo. Si cela est peut-être bénéfique pour notre pays dans les grands projets de développement, ce n’est pas le cas dans le petit commerce, et la vente au détail. Les Chinois font ombrage aux petits vendeurs locaux. Un gouvernement responsable doit protéger les emplois des nationaux.