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Kinshasa : d’une marche pacifique aux affrontements 

Lundi 19 septembre, le Rassemblement des forces acquises au changement décrète une marche sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Objectif : déposer un mémorandum à la CENI.Alors quà Beni tout s’est bien passé, ici, à Kinshasa, la marche pacifique sest transformée en affrontements entre les forces de l’ordre et la population, causant une cinquantaine de morts. 

Après avoir passé une dure nuit le 19 septembre, tôt le matin, j’arrive à l’arrêt des bus de la société Transco, pour prendre la ligne Campus (UNIKIN). Victoire, malgré le peu de passagers, le bus prend la route avec moins de dix passagers. Sur le côté, aucun taxi ne circule. Arrivé à la 11e rue Limete, une des communes de Kinshasa, vers 7h15, les militants de l’opposition barrent le boulevard Lumumba, brûlent des pneus et attaquent tous les véhicules qui circulent. 

Prudent, le chauffeur qui nous conduit au centre-ville tourne. Regardant vers le petit boulevard résidentiel, à quelque mettre du siège de l’UDPS, je vois un minibus de la Direction Générale des Impôts (DGI) attaqué, le chauffeur sort et laisse le véhicule, ces derniers mettent brûlent le bus.  

Vers 9h30, la marche commence. Les manifestants de Tshangu (un assemblage de plusieurs communes populaires Massina, N’djili, Kimbaseke etc.) envahissent le boulevard Lumumba. Arrivés à Limete, les véritables évènements commencent. Les sièges des partis politiques pro-majorité sont visés et incendiés. Les sièges du PPRD et du RCD sont aussi tôt saccagés, le Parquet général se trouvant à la 4e rue est pillé et incendié, des éclairages publics et caméras de surveillance publique y passent aussi. Les postes de police appelés « sous-ciat » ne sont pas épargnés non plus.

Les policiers arrivant sur place lancent des bombes lacrymogènes, les marcheurs persistent. Comme par surprise, la police  commence à tirer des balles réelles en l’air. Des balles perdues touchent des marcheurs. La scène change de couleur, les manifestants arrachent leurs armes aux policiers et commencent à répliquer à leur tour. Tirant dans tous les sens, ils finissent par tuer un policier. Apportant des pneus, du carburant et des allumettes, les manifestant brûlent ce policier. La situation devient de plus en plus tendue. Là, je commence à voir les corps des morts tués par balles étalés au sol. Pris de peur, je décide de laisser le travail pour rentrer à la maison. Sur le chemin du retour, les pillages commencent : la population entre dans les magasins et prend tout ce quelle y trouve. 

Pour avoir vu de mes propres yeux comment ils n’ont pas pu (d’un côté comme de l’autre) gérer leurs ouailles, je demande à nos politiciens de faire une bonne lecture de ces événements, de chercher à comprendre les voeux de la population et d’agir en faveur du peuple pour mettre fin à ce genres d’affrontement qui génèrent la perte de vies humaines et de biens matériels. A la population, je demande de marcher dans le respect de la loi, car le droit en est un quand on sait le réclamer. 

 

 

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