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Kinshasa pour quelques jours capitale du jazz

À Kinshasa, c’est la musique qui fait la loi. Que l’on soit au centre-ville, au bord du fleuve Congo ou au pied de l’Echangeur de Limete, la vie des Kinois est toujours accompagnée de musique. Au mois de juin, c’est le jazz qui était à l’honneur.

Du 16 au 18 juin 2017, Kinshasa a vibré au rythme de la 11e édition du Jazz kif. Cadre de l’événement : l’Institut français de Kinshasa. Au total trois jours de sonorités révolutionnaires et de mélodies qui adoucissent les mœurs. Différentes super stars étaient présentes : Richard Bona, Lokua Kanza, Sara Tavares, Fally Ipupa, Elida Almeida, Didier Lockwood, Ray Lema, Jean Goubald, Mohombi… À cette liste, ajoutez les étoiles montantes telles que Nathalie Makoma, Olivier Tshimanga, Afro Jazz Band, Claris Motho, Nteko, Oliverman…
Manou Dibango et Rey Lema sur scène.

Le festival Jazz kif a été rendu possible grâce à ses partenaires engagés pour la promotion de la culture. Pour cette 11e édition dans la capitale congolaise, six concerts était programmés sur deux scènes. En ouverture du festival, la « Lady Ninita » nous a offert un spectacle inédit.

Anita Muarabu en prestation sur la scène du Jazz kif.

La même soirée, le Colombien Yuri Buenaventura, surnommé « le King de la salsa », est monté sur scène. Il a surpris le public avec une chanson en hommage à Patrice Emery Lumumba, le héros national. Une composition originale. L’œuvre de Yuri Buenaventura est marquée par une sorte de symbiose entre le lyrisme d’Europe et les tambours d’Afrique.

Yuri Buenaventura rendant hommage à Lumumba.

Au deuxième jour du festival, les mélomanes du jazz ont pu découvrir, dans une soirée toute rose, les Co-workers and The Squid, venus tout droit de Marseille, et qui se sont déchaînés sur scène, offrant un show métissé et unique en son genre. Une sorte de voyage musical au pays du rock, de l’électro, mieux de la world musique. Un cocktail détonnant.

Venus de Marseille, Co-workers and The Squid s’emballent sur la scène.

Sur la « scène Zamba » ou scène de la jungle, la même soirée, le Jazz kif a fait honneur à la Cap-verdienne, Lura. Cette chanteuse a littéralement « envoûté » le public avec sa danse la « Founana ». Pour Lura, « l’histoire du jazz, s’inscrit dans la quête de la dignité humaine, de la démocratie et des droits civiques ». Lura suit l’exemple musical de Sara Tavares et d’Elida Almeida. Elle puise ses sonorités des quartiers africains de Lisbonne.

La Cap-Verdienne immergée dans son propre chant.

Le festival a célébré l’importance du jazz et communiqué un message de liberté, de créativité, de diversité et d’unité. Le jazz doit créer des passerelles et rassembler les femmes et les hommes autour de valeurs universelles communes. Était également présent à ce festival, le groupe Bakolo Music International, en français « les pionniers de la musique ». Un groupe mythique dont la création remonte à 1948. Dès leur jeune âge, les chanteurs de ce groupe ont accompagné Wendo Kolosoy, un des pères de la rumba congolaise. On se souvient à l’époque de « Marie-Louise », une chanson qui a fait  danser toute l’Afrique…

Bakolo Musique nous rappelle les origines de la rumba congolaise.

Ce festival du Jazz kif s’est clôturé par la production de deux véritables monuments de la musique africaine : Ray Lema et Manu Dibango. Quelle belle rencontre avec cette légende vivante du jazz, Manu Dibango, qui a côtoyé de près le Congo et ses plus grands orchestres et chanteurs : Joseph Kabasele et l’African Jazz…

Comme le disait Nina Simone, « le jazz, ce n’est pas que de la musique, c’est une façon d’être et de penser ». Le jazz est partout autour de nous et nous incite à devenir meilleurs grâce à la musique. Ainsi s’est clôturée cette 11e édition du Jazz kif. Le rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

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