Depuis quelque temps, une présence inattendue s’impose dans les rues de Kolwezi : des vendeurs de téléphones d’origine indienne, travaillant à la manière de marchands ambulants. On peut les voir postés aux alentours des banques, ou arpentant les trottoirs, téléphones en main et sacs au dos. Ils interceptent les passants pour leur proposer leurs modèles.
Du dernier Smartphone haut de gamme aux téléphones d’entrée de gamme, tout y passe, et à des prix défiant l’entendement. Une affaire trop belle pour être honnête…
Des prix cassés qui cachent une arnaque
Un matin, alors que je traversais le quartier où se concentrent la plupart des banques de Kolwezi, l’un de ces vendeurs m’aborde. Il ne parle ni français ni swahili, juste quelques mots de lingala, mais la négociation s’engage malgré tout. Il me propose un Samsung S24 Ultra. En magasin, ce bijou technologique coûte plus de 1 000 dollars. Lui, me le propose à 300. Je fais mine d’hésiter, il baisse à 250, puis 200, puis 100 dollars. Un téléphone à dix fois moins cher que son prix réel, flambant neuf, emballé dans sa boîte avec tous ses accessoires… Une offre trop alléchante pour être vraie. Mais attention : ce sont des téléphones de contrefaçon ! Vous vous faites prendre au piège si vous n’êtes pas prudent.
Une activité florissante, sous l’œil passif des autorités
La question qui se pose est simple : comment ces vendeurs peuvent-ils exercer leur commerce en toute impunité ? La vente de rue est-elle ouverte aux étrangers sans aucun contrôle ? Pourquoi les autorités ferment-elles les yeux sur ce marché parallèle ?Le phénomène prend de l’ampleur. En plus des abords des banques, ces vendeurs investissent désormais les gares routières et les compagnies de transport reliant Lubumbashi à Kolwezi. Certains vont même jusqu’à s’installer à des arrêts stratégiques le long de la route.
Le laisser-aller des autorités laisse songeur. Jusqu’où iront ces aventures de mauvais goût ? Et surtout, combien de personnes continueront à tomber dans le piège de ces téléphones trompe-l’œil ?