Depuis plus d’un an, la construction de l’échangeur de Kolwezi a été achevée. Pourtant, cette infrastructure reste fermée à la circulation, en attente d’une inauguration officielle par le président de la République. Selon certaines sources, cette cérémonie tant attendue pourrait enfin avoir lieu en juin prochain, à l’occasion de la conférence des gouverneurs prévue dans la ville.
Ce phénomène ne concerne pas uniquement l’échangeur de Kolwezi. Plusieurs autres chantiers, longtemps laissés en suspens, connaissent soudainement une accélération inhabituelle. L’objectif semble clair : les achever à temps pour une inauguration en grande pompe par le chef de l’État. Cette situation soulève des interrogations sur les priorités des autorités locales. Ces projets, financés par des fonds publics, auraient dû être finalisés et mis à la disposition de la population bien plus tôt. Mais il semblerait que leur aboutissement dépende davantage du calendrier politique que des besoins réels des citoyens.
Une gouvernance tournée vers Kinshasa ?
La gouverneure élue du Lualaba mène plusieurs projets visibles dans la province. Cependant, ces initiatives semblent davantage destinées à capter l’attention du pouvoir central qu’à répondre en priorité aux attentes locales. Cet état de fait pose une question cruciale : la décentralisation prévue dans la Constitution est-elle réellement effective ?
Les gouverneurs, censés être les chefs des exécutifs provinciaux, disposent en théorie d’une autonomie de gestion. Pourtant, leur dépendance de Kinshasa est manifeste, notamment en raison du fait qu’ils sont les représentants directs du président de la République en provinces. Dans ce contexte, certains préfèrent orienter leurs actions vers la satisfaction des autorités nationales, négligeant ainsi la population qui les a portés au pouvoir.
L’inauguration prochaine de l’échangeur de Kolwezi met en lumière une réalité préoccupante : la primauté des considérations politiques sur les préoccupations des citoyens. Si la gouverneure du Lualaba a su initier des projets d’infrastructures, leur gestion et leur timing questionnent la finalité réelle de ces actions. Entre exigences locales et stratégies politiques, où se situe véritablement l’intérêt du peuple ?