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Les élections sont-elles la solution à nos problèmes ?

De nombreux hommes politiques ne jurent que par les élections pour changer les choses en RDC. Bien que cela soit la voie par laquelle on accède au pouvoir, ce processus de désignation de dirigeants ne constitue pas une panacée pour résoudre nos problèmes. Adolph Hitler avait gagné les élections dans son pays. Cela ne l’a pas empêché de déclencher le conflit le plus meurtrier du XXe siècle. Il n’avait pas de problème de légitimité. Ce qui emmène à la vraie question qui est de savoir : qui élire ?

Il y a eu des élections dans plusieurs pays africains, mais force est de constater qu’elles n’ont pas résolu tous les problèmes. En RDC, 2023 est sans nul doute l’année la plus citée dans de nombreuses publications et les débats publics. C’est parce que c’est une année électorale.

En 2023, les uns espèrent prendre leur revanche, les autres, renouveler leur bail à la tête des institutions. La communauté espère que la personne qui se fait élire puisse redresser l’économie, donner plus de pouvoir d’achat à la population, sécuriser le territoire, créer des emplois… Or, c’est rarement le cas. De quoi se demander : à quoi servent les élections si les élus ne travaillent que pour leurs ventres ?

A mon avis, le problème réside dans les critères qui motivent les électeurs à voter pour tel ou tel candidat. En RDC, les gens votent généralement en fonction de trois critères principaux, à savoir : les origines tribales, la générosité du candidat et l’art oratoire.

     1. Les origines tribales

La triste réalité est que le vote au Congo est largement influencé par le facteur ethnique. Si cette tendance tend à reculer dans certaines grandes villes, elle est une réalité dans l’arrière-pays.

     2. La générosité du candidat

Le tollé provoqué par l’affaire des émoluments des députés nationaux tient en partie à une réalité sociologique qui veut que l’argent que l’on gagne doive être redistribué aux membres de la communauté sous des formes diverses (dons, transports, assistance). Le député qui s’en soustrait est calomnié et traité d’égoïste.

     3. L’art oratoire du candidat

En RDC, vous pouvez épiloguer des heures sur un programme creux et convaincre. C’est parce que très peu de gens comprennent les projets de société des candidats qui du reste se ressemblent tous. Ce qui importe pour eux, c’est la faculté d’un candidat à insulter les autres ou à tenir la dragée haute par des paroles émouvantes dans un débat.

Maïs que peut-on attendre des discours sans actes, ou d’un candidat qui dans son esprit ne voit que son ethnie ? Comment inspirer confiance quand on s’entoure en priorité de membres de son clan dans son premier cercle ? Si nous élisons des gens qui en cinq ans de mandat n’améliorent pas nos conditions de vie, je ne vois pas en quoi les élections peuvent être une solution.

 

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