Dans l’Est de la République démocratique du Congo, les balles ne tuent pas que les corps : elles brisent aussi les enfances. Depuis plusieurs décennies, cette région est le théâtre d’un conflit complexe mêlant groupes armés, enjeux géopolitiques, exploitation des ressources naturelles et tensions communautaires. Au cœur de cette crise prolongée, les enfants paient le prix le plus lourd.
Des villages rasés, des familles séparées, des écoles transformées en bases militaires… Chaque vague de violence pousse des milliers d’enfants sur les routes de l’exil, les privant de sécurité, de stabilité, et d’avenir. Les camps de déplacés autour de Goma, Beni, Bunia ou Bukavu témoignent de l’ampleur de cette tragédie silencieuse.
Selon l’UNICEF, plus de 6,9 millions de personnes sont déplacées internes en RDC, dont une grande partie sont des enfants. Beaucoup vivent dans des conditions inhumaines, sans accès à l’eau potable, à une alimentation suffisante, ou à des soins de santé de base.
Mais au-delà de l’exil, c’est la guerre elle-même qui enrôle, détruit et traumatise. Certains enfants sont recrutés de force par des groupes armés : on leur apprend à tuer avant même qu’ils sachent lire. D’autres subissent des violences sexuelles, des enlèvements ou sont témoins d’atrocités qu’aucun enfant ne devrait voir.
L’école, pourtant clé d’un avenir meilleur, devient un luxe. Quand elle existe, elle est souvent éloignée, mal équipée, ou tout simplement inaccessible pour des familles qui n’ont pas de quoi payer les frais scolaires ou les uniformes.
Pourtant, malgré ce contexte, l’espoir subsiste. Des enfants résilients rêvent encore. Des enseignants bravent les risques pour dispenser des cours. Des organisations locales et internationales multiplient les actions pour protéger ces jeunes, les soigner, les scolariser, les aider à reconstruire leur vie.
Mais l’aide humanitaire, aussi précieuse soit-elle, ne remplacera jamais la paix. Tant que les armes parleront plus fort que les droits de l’enfant, tant que l’impunité régnera, les enfants de l’Est de la RDC continueront à être les premières victimes d’un conflit qu’ils n’ont pas choisi.