À Luilu, malgré la proximité avec une grande ville comme Kolwezi, c’est la médecine traditionnelle qui fait la loi. Parler de vaccination ici, c’est un problème. La population démunie, trouve refuge dans les remèdes des tradipraticiens, avant de songer aux médecins modernes.
Ils sont nombreux ceux qui ont foi en des solutions thérapeutiques issues d’herbes et de plantes. En effet, ce sont les coutumes qui sont à l’origine de cette perception de choses à Luilu. Les traditions se sont érigées en gardiennes du temps, modelant la vie des habitants dès la naissance.
A propos de la vaccination des nourrissons, une vendeuse de bananes, rencontrée sur les routes très poussiéreuses de la contrée, déclare : « Ici, les nouveau-nés doivent rester au moins trois mois à la maison avant de sortir. » Problème : pendant un tel confinement presque culturel, les bébés ratent souvent les vaccins de routine, pourtant essentiels pour leur santé.
Entre croyances et ignorance
Sur place à Luilu, les agents de santé sont dans une lutte quotidienne contre les traditions en ce qui concerne la vaccination. Ils rencontrent beaucoup de résistance. « Les croyances socioculturelles, renforcées par la pauvreté, nous compliquent la tâche », explique un infirmier. Le poids des traditions se conjugue avec une méconnaissance des bienfaits des vaccins. Par exemple, une femme nous a étonnés en disant : « Je ne connais pas exactement le rôle des vaccins ! » Ce manque d’informations laisse la voie libre à la persistance de maladies évitables par la vaccination. La médecine traditionnelle est bonne, mais elle est pleine de charlatans qui commettent beaucoup d’abus.
Il est urgent de faire des campagnes de sensibilisation permanente en vue du changement de mentalités à Luilu. Une population non vaccinée en raison des coutumes et de la désinformation, risque d’être le terreau de maladies virales que seule la vaccination peut stopper.