La variole du singe s’est propagée dans 120 pays du monde depuis 2022. Malgré sa gravité, cette maladie est presque banalisée par la population congolaise. Une attitude qui s’explique en partie par le fait de s’être habitué à des épidémies précédentes : Ebola, Covid-19, choléra…
Pourtant, avec plus 19 000 cas et 650 décès à ce jour, la RDC, épicentre mondial de la variole du singe, a de quoi s’inquiéter. Des invités à une conférence internationale à Kinshasa à laquelle j’ai participé en août ont même failli annuler leur déplacement, estimant que les mesures sanitaires n’étaient pas efficaces pour prévenir la maladie. Car, hormis la voix sexuelle, l’éternuement, la salive ou la respiration sont les modes de contamination contre lesquels, le respect des gestes barrières est un moyen efficace.
Dans les grandes surfaces, les écoles et les édifices publics en RDC, on peut s’apercevoir qu’aucune disposition de protection n’est prise. Pas de lave-mains installés, par exemple. Le port du masque, la distanciation sociale et le lavage des mains, ont disparu. À Kinshasa, des foyers de Monkeypox ont pourtant été identifiés dans des zones densément peuplées, sans pourtant éveiller les consciences.
Les Congolais, épuisés par les crises sanitaires successives, semblent avoir développé une certaine résilience collective qui entraine une sous-estimation de nouveaux risques épidémiologiques. Le fait que la variole du singe ne bénéficie pas de suffisamment d’attention en est une illustration. La machine de la désinformation, très active durant les crises d’Ebola et de Covid-19, n’a pas tardé à s’activer pour prétendre que le vaccin contre le Covid-19 est lié à la variole du singe.
Les autorités devraient prendre au sérieux le terrain médiatique dans la stratégie de riposte. Sans quoi, cette maladie, ainsi que d’autres qui pourraient survenir à l’avenir, risque de faire plus de victimes du fait de la négligence.