Le football club Saint-Eloi Lupopo traverse une période difficile. Après avoir été éliminé de la compétition africaine, le club de Lubumbashi doit faire face à une crise interne qui oppose ses supporters sur le plan politique. C’est un coup dur pour un club qui a marqué l’histoire du football congolais et qui fait la fierté de notre ville.
Tout a commencé lorsque les dirigeants du club ont décidé de faire jouer Lupopo à Kinshasa, la capitale, plutôt qu’à Lubumbashi, son fief naturel, pour le match retour de la Coupe de la CAF. Ce choix a provoqué la colère de certains supporters, qui y ont vu une trahison envers le club et sa région. Ils ont accusé les dirigeants d’être à la solde du président de la République, Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession en 2023.
Une manifestation en faveur de l’opposant Katumbi
En guise de protestation, les supporters ont organisé une marche dans les rues de Lubumbashi pour afficher leur soutien à Moïse Katumbi, l’opposant et ancien gouverneur du Katanga, qui se présente à la présidentielle de 2023. Katumbi est aussi le président du Tout puissant Mazembe, le rival historique de Lupopo. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place, au gouverneur du Haut-Katanga et ont brandi des banderoles à l’effigie de Katumbi.
Une contre-attaque du camp du gouverneur
Face à cette démonstration de force, le camp du gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, n’a pas tardé à réagir. Kyabula, qui est aussi le président de Lupopo, est un allié de Tshisekedi et membre de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir. Avec d’autres supporters, il a organisé une sortie au stade de la Kenya récemment réhabilité pour réaffirmer son soutien au président de la République et à l’Union sacrée. Problème : les uns et les autres ont oublié que Lupopo n’est pas un parti politique, mais un club de football qui rassemble tous les Congolais, quels que soient leurs opinions. C’est triste ! Kyabula, en tant que gouverneur, aurait dû montrer l’exemple. Hélas !
Un club divisé entre deux camps
Aujourd’hui, mon club de cœur, le FC Saint-Eloi Lupopo se retrouve divisé entre deux camps, qui se disputent. D’un côté, les partisans de Katumbi, qui revendiquent l’identité katangaise du club et qui dénoncent l’ingérence du pouvoir dans le club. De l’autre, les partisans de l’Union sacrée de la nation.
Comment en sommes-nous arrivés à politiser le sport, qui est censé unir les gens, au-delà des appartenances tribales, politiques et religieuses ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs et amateurs de football. Ils déplorent cette situation et appellent au respect de l’apolitisme du sport.
« Ils sont obligés de soutenir un candidat ou un autre au nom de l’équipe ? Ils peuvent le faire chacun de manière individuelle et ça restera toujours beau à voir », a réagi un supporter, qui espère que le club retrouvera vite sa sérénité et ses performances.