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Lutte contre l’avortement clandestin : le projet Mwasi pe elenge bo boya a été lancé à Kinshasa

Deux filles sur trois recourent à l’avortement clandestin dans la commune de Masina. C’est ce qui ressort d’une enquête menée auprès des femmes et des jeunes filles dans cette municipalité. Pour combattre ce phénomène d’avortement clandestin, le projet Mwasi pe elenge bo boya yango a été lancé le 17 avril 2023 à Masina.

C’est la coordonnatrice de Yali RDC, Nora Ipanga, qui a lancé le projet, en collaboration avec le conseil communal de la jeunesse de Masina. Trois quartiers ciblés, notamment : Tshangu, Nzuzi wa Mbombo et Pelende. Le projet consiste à renforcer les capacités des autorités locales, mais aussi des femmes et des jeunes filles sur la santé sexuelle de la reproduction, la lutte contre les avortements clandestins et la vulgarisation du protocole de Maputo.

« L’avortement clandestin a failli me coûter la vie ! »

Des jeunes filles âgées entre 14 et 15 ans ont témoigné sur les graves conséquences et autres complications consécutives au recours à la pratique d’avortements  clandestins. Dans un des quartiers de Masina, une jeune fille raconte : « Je venais d’avoir 15 ans et j’étais en 3e  année du secondaire. J’ai eu des rapports sexuels avec mon petit ami et j’étais tombée enceinte alors que je vivais encore chez mes parents. J’ai décidé d’avorter et cela a failli me coûter la vie. »

Un autre cas c’est celui d’une autre jeune fille qui habitait chez sa sœur aînée mariée. Sous le même toit, habitait aussi le jeune frère de l’époux de sa sœur. Ils ont commencé à coucher ensemble jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle n’avait plus ses règles. 

L’auteur de la grossesse a fui la maison, laissant la fille seule. C’est alors qu’elle a décidé d’avorter avec l’aide d’une infirmière. Cela a beaucoup traumatisé son utérus. Et elle en garde des séquelles jusqu’à aujourd’hui. Ses chances de procréer sont minimes. 

Parler de la santé sexuelle en famille 

Le président du conseil communal de la jeunesse de Masina, Matungulu Tshimbalanga, a recommandé le dialogue entre les parents et les filles sur la santé sexuelle et reproductive. « La bonne éducation doit provenir de nos familles pour lutter contre les avortements  clandestins. Il faut promouvoir le dialogue familial », a-t-il recommandé.  

A noter que l’étude sur The Performance Monitoring for Action (PMA) 2020 – 2021, indique que l’avortement provoqué est un phénomène courant à Kinshasa. On compte environ 105 avortements pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans.

 

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