Chaque année le 11 juillet, l’Union africaine célèbre la journée consacrée à la lutte contre la corruption ? Le décor est toujours le même. Des colloques sont organisés. Une conférence aux allures de leçon magistrale où on épilogue sur les effets de la corruption sur l’économie. Puis plus rien jusqu’à la conférence de l’année prochaine.
Ce genre de conférence anti-corruption nous le vivons chaque année sans que rien ne change substantiellement. Le discours reste le même le constat aussi, mais les actions ne suivent pas.
Motiver la lutte contre la corruption
Je pense qu’il faudrait créer des incitatifs pour lutter contre la corruption au-delà de l’appel au civisme et à la conscience professionnelle. Faire aussi du 11 juillet un jour où aucun citoyen ne devrait être mis dans des conditions qui facilitent la corruption. Ainsi à cette date, les citoyens peuvent évaluer le degré de transparence de chaque service de l’administration publique qu’ils ont eu à fréquenter en les notant.
J’espère que grâce à cela, les structures en charge de la lutte contre la corruption et les partenaires auraient une idée plus précise des services les plus à risque et ceux qui sont les moins exposés.
Primer l’excellence
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont mis en avant une catégorie de fonctionnaires sur qui ils font des témoignages élogieux pour leur probité. C’est le cas de deux policiers à Kinshasa. L’un étant en faction depuis des années au croisement de l’avenue colonel Lukusa et Ngongo Lutete dans la commune de la Gombe ; l’autre sur l’avenue des Huileries. Les automobilistes ont tous été unanimes sur le fait que ces deux agents n’ont jamais demandé de pourboire. Ils donnent des conseils aux usagers de la route et n’exercent pas de violence comme le font la plupart de leurs collègues dont le comportement est la cause des embouteillages et de la hausse du prix du transport en commun à Kinshasa. Certains internautes les ont abordés et leur ont remis des cadeaux symboliques. Ce n’est pas forcément à l’Etat de le faire, même des entreprises privées, des structures de la société civile et d’autres organisations peuvent contribuer à créer ce fonds et cette plateforme de notation et d’évaluation.
Ne devrait-on pas généraliser ces cas pour créer l’émulation nécessaire au changement des mentalités au sein de la fonction publique. Je suis convaincu que si, nous primons les meilleurs agents et valorisons leur travail aux yeux de tous, la culture de l’impunité reculera dans notre pays.
*Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse. Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence suédoise de développement international (ASDI), de l’USAID, du gouvernement suédois et du gouvernement des États-Unis.