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De l’attirance à l’abstinence, la communication au sein du couple par les mayaka

Les femmes respectant les traditions ne tarissent pas d’imagination pour attirer le désir sexuel auprès de leurs partenaires. Les connaisseuses en la matière sont de moins en moins nombreuses, à mesure que notre société croit se moderniser. Des tatouages au niveau des reins, un collier souvent à base des perles à la taille… Ce sont les mayaka.

« Il suffit d’être attentif à certains gestes provocateurs d’une fille qui le porte, gestes furtifs soient-ils, pour être ébloui par les effets de ces petits bijoux », avoue un jeune père de famille qui vient d’offrir les mayaka à son épouse qui les porte volontiers. « Garnir sa taille des mayaka est avant tout une réponse au besoin esthétique du corps de la femme », confie Solange, une serveuse qui ne se gène pas d’exhiber son corps « sculpté» dans un bar.

Mayaka, une communication

Dans l’Egypte ancienne, les femmes portaient cet accessoire aux reins. Elles étaient vite reconnues et considérées comme des professionnelles de sexe. Aujourd’hui, portés même par les mariées dans la société congolaise, les mayaka jouent un rôle, et non des moindre, dans la communication au sein des foyers ou dans l’entourage des personnes qui les portent. C’est peut être pour cette raison que cet objet est parfois appelé « bipe-moi ».

« Si j’en mets de couleur rose par exemple, il (le mari) comprend que je le désire. Le garder toujours sur moi, marque mon appartenance, alors que le mettre en nombre de tours impair ou l’ôter de ma taille, témoigne de ma colère », explique Meta, une quadragénaire mariée depuis plus de quinze ans. Mais les mayaka, c’est parfois un détecteur de tricherie. « Vous saurez que votre femme vous trompe, si ce collier s’est cassé sans raison valable sur son corps », soutient Mwadia Nvita, un homme âgé avec qui j’ai échangé sur le sujet.

Des réalités et des mythes 

Outre la révélation de l’intimité de la femme, on attribue plusieurs atouts à cet objet. Il est aussi utilisé dans l’éducation traditionnelle à la sexualité. Il véhicule les valeurs de fidélité, ou de don de soi à son partenaire. Mais aussi, les mayaka préviennent sur la période physiologique que traverse une femme : les menstrues, par exemple. Un homme bien élevé, respecte ainsi la femme en cet état. On attribue aussi aux mayaka la protection contre les maux de reins et les mauvais sorts.

Les mayaka n’ont pas fini de raviver la flamme de l’amour ! Parfois à Lubumbashi, on sent le retour de ces pratiques parmi les jeunes. C’est pour le bonheur des mordus des traditions.

 


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