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Naissance d’un mouvement rebelle à Kinshasa ?

La répétition d’attaques meurtrières en plein Kinshasa ces derniers temps ne rassure personne. 17 mai 2017, le chef de secte Ne Muanda Nsemi s’évade de manière spectaculaire de la prison de Makala. Quelques jours plus tard, d’autres évasions se succèdent. Dernier acte en date : une attaque dans le plus grand marché du pays.

Sommes-nous en train d’assister à la naissance d’un mouvement terroriste sans nom à Kinshasa ? En tout cas, la psychose gagne du terrain dans la capitale. On est plus sûr nulle part dans la ville depuis l’évasion de Ne Muanda Nsemi.

« Des hommes ressemblant à ceux de Muanda Nsemi, avec bandes rouges sur leurs têtes créent la panique ici au centre-ville. C’est la pagaille ici ! ». C’est en ces termes que j’ai appris au téléphone la nouvelle sur l’attaque du marché central de Kinshasa vendredi 14 juillet. Quelques heures plus tard, nous avons appris, avec tristesse, la mort de Chantal Mboyo, administratrice du marché et « dame de fer » de Zando (nom local du marché).

Par voie des médias, on apprend ensuite que cette attaque a fait « 5 ou 6 morts » et des pertes de biens inestimables volés par des « chégués » (enfants de la rue) qui ont profité de l’occasion pour se régaler en volant tout ce qu’ils pouvaient.

Zando, de moins en moins fréquenté

« Le marché n’a pas été très actif les jours qui ont suivi l’attaque. Les gens ont toujours peur », s’exclame un vendeur du grand marché qui, depuis l’attaque, enregistre une baisse de ses ventes. Certains Kinois se méfient en effet du grand marché, et hésite à y aller faire leurs courses. Blandine, une commerçante habituée à y faire des achats de marchandises en gros pour les revendre à la cité, déclare : « depuis l’attaque, je me contente d’acheter mes marchandises auprès des grossistes chinois et libanais qui sont proches ici à l’UPN. Ça coûte cher, mais c’est plus sûr ».

C’est dans ce climat de méfiance que nous vivons ces derniers jours dans la capitale. On ne sait quel lieu sera la prochaine cible des attaques.

Les commissariats de police, la cible privilégiée

Depuis la fameuse évasion de Ne Muanda Nsemi le 17 mai, nous comptons à Kinshasa, 5 évasions et attaques. Des hommes armés, portant des bandeaux rouges autour de la tête et qui attaquent essentiellement les commissariats de police. Cela s’est fait de manière simultanée en juin au parquet de grande instance de Matete et au bureau de la police du district de Mont-Amba.

Quelques jours plus tard, le 19 juin 2017, des hommes armés, habillés de la même façon et avec le même mode opératoire, attaquent une fois de plus un commissariat de la police en pleine journée. C’est le commissariat de Kalamu, non loin de la place « Victoire ». Un lieu très fréquenté par les Kinois. Là encore des prisonniers se sont évadés. Au marché central, c’est encore un commissariat de police qui était la cible.

Ces attaques sont-elles orchestrées par les sympathisants de Ne Muanda Nsemi, de Kamwina Nsapu ou d’un autre groupe en gestation ? Ce qui est sûr c’est que tout le monde a peur, quand bien même les autorités estiment la situation est sous contrôle.

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