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L’obésité, un facteur de discrimination en RDC

Vous est-il déjà arrivé d’être obligé de payer le double d’une course à moto ou de vous voir refuser d’y monter à cause de votre poids ? Eh oui ! Cela devient courant à Kinshasa. Les motos-taxis, et même certains taxi-bus, choisissent les clients en fonction de leur poids corporels et leur appliquent des tarifs supplémentaires au motif qu’ils prennent trop de place. 

Cette discrimination se généralise en RDC au détriment des personnes en surpoids. Pourtant à l’origine, les personnes à forte corpulence étaient considérées comme des modèles de réussite dans la vie. À Kinshasa, le mot « Saoudi » largement popularisé par les musiciens, désignait les personnes aux gros ventres qui, dans l’imaginaire populaire, pouvaient s’offrir tout ce qu’ils voulaient grâce à leur argent. 

Dans certains milieux huppés, être gros et bien habillé ouvre des portes et confère un statut privilégié. Contrairement aux pays industrialisés où l’obésité est très souvent liée à la pauvreté, en RDC, il est un facteur de bien-être. On pense que vous avez des moyens parce que vous avez une forte masse corporelle. Je me rappelle de ces Congolais qui, après avoir rejoint l’Europe, n’hésitaient pas à comparer leur vie d’avant à celle de l’Occident, en prenant le fait de grossir comme facteur de bien-être.

Le surpoids et la vie sexuelle 

Bien que généralement bien perçu, l’excès d’embonpoint nourrit également des stéréotypes en lien avec la vie intime. On attribue à ceux qui sont dans cette état, des performances sexuelles insuffisantes. Une stigmatisation qui entraine très souvent du harcèlement et perpétue des modèles et standards de beauté selon lesquels, le poids est présenté comme un handicap, principalement pour les femmes. 

Cette perception qui régnait jusque-là encore dans des milieux pauvres ou socialement désagrégés, tend à se généraliser à l’ensemble des couches sociales de la société congolaise. D’autant plus qu’une personne dans cette condition qui perd du poids du jour au lendemain, se verra coller d’autres étiquettes, conduisant à plus de stigmatisation et d’attitudes négatives. Bien que mon métabolisme semble m’avoir moi-même prédisposé à avoir des kilos en plus, je n’en reste pas moins, un être humain pourvu de toutes les capacités naturelles.  

 

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