Crédit photo Justin Makangara
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Oui, on peut organiser les jeux de la Francophonie dans un pays en guerre !

Beaucoup se sont posé cette question : est-ce opportun, dans un pays en guerre, d’accueillir ce raout de la jeunesse francophone ? Kinshasa devait-il se parer de ses plus beaux atours, malgré sa crasse légendaire et  son terrorisme urbain qui défraie la chronique ?

Mais, je crois aussi qu’il y a cette autre question à poser : puisqu’il y a la guerre, la famine, la misère, devons-nous cesser de vivre ? Certes, le tableau de Kinshasa et du pays est sombre et désespéré ! Mais n’oublions pas que cette ville, mieux ce pays, malgré ses difficultés et ses défis, est aussi un lieu de vie, de culture et d’espoir. Puisque tout est noir, pourquoi ne pas saisir le rayon de lumière qui perce à l’horizon ? Il n’y en a pas beaucoup dans notre pays.

Même dans la détresse, n’y a-t-il pas des moments de répit, des instants pour souffler, savourer et croquer la vie à pleines dents ? Eh oui ! Et les jeux de la Francophonie ne sont pas une fête de la futilité et de l’illusion, mais une occasion de célébrer la diversité et la solidarité des peuples francophones. Un très bel intermède dans notre train-train sans saveur.

Les jeux passent, mais la fierté nationale et les infrastructures restent

L’État a consenti d’énormes sacrifices avec de l’argent qui aurait pu servir à autre chose. Ce ne sont pas les ventres creux qui manquent ! Mais en même temps, sans ces jeux, que fait l’État au quotidien ? Telle devrait être la préoccupation.

Sinon, les jeux passeront : dix jours, c’est très peu. Mais il nous restera cette fierté indélébile que ce pays, mis dans des conditions normales, peut faire de grandes choses avec maestria.

Il nous restera les souvenirs de cette cérémonie si bien orchestrée que l’on ne voit qu’à travers la lucarne.  Il nous restera ces images d’une foule enthousiaste, chantant à l’unisson les tubes de Fally Ipupa. Il nous restera ces infrastructures sportives qui sans ces jeux n’auraient peut-être jamais vu le jour chez nous. Désormais, on peut jouer au basket sur du parquet comme on le voit à la NBA. Il restera chez nos athlètes, cette expérience immersive d’avoir compéti aux côtés des meilleurs du monde francophone.

Le développement, ce sont ces petites choses, ces petites victoires mises ensemble. À condition que l’État soit cohérent.

 

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