La République démocratique du Congo vient de vivre son quatrième cycle électoral. Pendant la campagne électorale, plusieurs candidats à la députation semblaient ne même pas connaître ce qu’ils vont faire au Parlement, une fois élus. Ils ont promis de nous construire des routes, des ponts et des hôpitaux !
Je préfère vous prévenir tout de suite : ce que vous allez lire, n’est que ma réflexion. Elle ne vise en rien à soutenir la fiche de paie des députés. Pour moi, 21000 dollars américains de salaire pour un député c’est trop. Un monsieur ou une dame qui passe ses journées à l’Assemblée nationale à ronfler, et en se réveillant, tout ce qu’il ou elle sait faire c’est lever la main quand on dit : « Qui sont pour ? Qui sont contre ? Qui s’abstiennent ? »
Le salaire des députés est indécent !
Peu importent les justifications des députés ou leurs larmes de crocodile, ni même les justifications du président de la République, rien ne me fera changer d’avis. Lever la main à l’hémicycle c’est tout ce qu’il y a de plus simple. Même un enfant de deux ans peut le faire. Et ce petit « exercice » ne peut justifier des émoluments 400 fois supérieurs au salaire moyen du Congolais. Avec de tels avantages, c’est presque tout congolais qui rêve d’entrer en politique. Car, c’est devenu le seul emploi où l’enrichissement est rapide et facile !
Maintenant que tout ceci est clair, allons dans le sens de ceux qui disent que les députés méritent ce salaire indécent face à la paupérisation du bas peuple. Leur justification est que les députés doivent aider à jeter des ponts, à construire des écoles, des centres de santé, ou même aider dans les frais de deuil. Que de choses qui sont loin de la mission que la Constitution reconnait aux députés, à savoir : voter des lois et contrôler l’exécutif. Avec ces salaires qui ressemblent plus à la corruption qu’à une juste rémunération, on est sûr que le Palais du peuple sert non pas à contrôler l’exécutif, mais à exécuter à la lettre les mots d’ordre de la « hiérarchie ».
Des gens qui ne font presque rien
Des questions essentielles sont éludées au Parlement, tandis que des projets venant de l’exécutif passent comme une lettre à la poste. On voit ces parlementaires chanter à tue-tête « la vision du chef de l’Etat », une vision qui n’est connue que du chef de l’Etat seul. De Kabila-fils à Tshisekedi-fils, les chantres de la vision du chef de l’Etat se recrutent parmi les députés et sénateurs. D’ailleurs, de nombreux courtisans de la cour du roi, inventant des concepts comme « Raïs » ou « Béton », se font « élire » et continuent le djalelo en siégeant au Palais du peuple.
Pourtant, ces gens doivent s’assurer que l’exécutif fait bien ce qu’il s’est assigné comme missions dans la loi des finances. Alors, si vous aussi, vous êtes excédé en voyant le cirque qui se passe au Palais du peuple, au moment où on attend qu’on nous dise pourquoi tel projet n’a pas abouti et qui devrait faire usage du billet « aller simple » en prison…
Si donc vous en avez marre, demandez, comme moi, avec humour, aux députés de venir nous construire des ponts, des hôpitaux, des écoles, des routes. Et cela, chaque année ! Ainsi, on élira le député qui sait poser des actions visibles, dans la vision de la plus haute hiérarchie du pays. Monsieur le président, il est temps de réduire drastiquement le train de vie de l’Etat et de commencer à penser réellement au social des millions de Congolais !