Les Congolais en ont marre de discours creux, de promesses vides et d’insultes gratuites. Ils veulent un débat télévisé entre les principaux candidats à l’élection présidentielle. Débat au cours duquel ces derniers seraient confrontés à leurs idées, à leurs programmes et à leurs bilans.
Mais un tel débat est-il vraiment possible dans notre pays ? On dirait que les candidats ont peur de ce genre de face-à-face. Ils se regardent en chiens de faïence et se traitent comme des ennemis et non des adversaires politiques. Certains refusent même de reconnaître la légitimité du processus électoral ou de la Commission électorale.
D’autres sont accusés de corruption, de fraude ou de violence. Bref, le climat n’est pas propice à un débat contradictoire civilisé, ou à un dialogue constructif et respectueux des normes.
La société civile montre la voie
Dans ce refus de s’affronter sur un plateau de télévision, la société civile fait la différence. Elle a montré la voie en organisant un débat entre les candidats de l’Alternative pour un Congo nouveau (ACN), une plate-forme électorale qui regroupe des partis politiques, des associations, des syndicats, des ONG et des personnalités indépendantes. Le débat a eu lieu le 05 octobre 2023 à Kinshasa sur TopCongo. Il a opposé Floribert Anzuluni, l’ancien coordinateur du mouvement citoyen Filimbi et président du parti Alternative citoyenne, à Joëlle Bile, une ancienne journaliste engagée.
Les deux candidats ont débattu pendant deux heures sur des thèmes comme la démocratie, la sécurité, le développement, l’éducation ou la santé. Ils ont exposé leurs visions, leurs propositions et leurs critiques, avec clarté, honnêteté et courtoisie. À l’issue du débat, les membres de la plate-forme Alternative pour un Congo nouveau ont voté pour désigner leur candidat. Sur 151 votants, Floribert Anzuluni l’a emporté avec 114 voix contre 37 pour Joelle Bile.
Un exemple à suivre
Ce débat a été un succès. Il a été suivi par des milliers de followers et d’auditeurs de TopCongo, qui ont pu se faire une idée plus précise des enjeux et des choix qui s’offrent à eux. Il a aussi été salué par la presse nationale, qui y a vu un signe de vitalité démocratique et de maturité civique. Il a enfin été apprécié par les autres candidats, à l’instar de Martin Fayulu, qui ont félicité les deux participants pour leur prestation et leur fair-play.
Ce débat est donc un exemple à suivre pour les autres candidats. Une preuve qu’il est possible de discuter sans s’invectiver, de s’opposer sans se haïr, de convaincre sans mentir. Et donc, il est important de se soumettre au jugement du peuple, qui est le seul souverain.
Alors, chers candidats, qu’attendez-vous pour accepter l’idée d’un débat télévisé ? Le peuple vous le demande ! Le pays vous le réclame ! La démocratie vous y oblige !