Crédit photo : www.francophonie.org
article comment count is: 0

Pourquoi je suis contre la réélection de Louise Mushikiwabo à la Francophonie ?

En fait, je n’ai rien contre la Rwandaise Louise Mushikiwabo en tant qu’individu. Mais je suis opposée à sa réélection pour un second mandat à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Je m’explique. 

Nul n’ignore que Louise Mushikiwabo est devenue secrétaire générale de la Francophonie grâce au soutien de la France. Macron voulant ainsi se racheter des erreurs françaises lors du génocide au Rwanda. Il voulait aussi garder dans le giron français un pays (le Rwanda) qui s’est déjà engagé dans le Commonwealth. 

Plus grave, tenir le 18e sommet dans un pays comme la Tunisie où le respect des droits de l’homme est le moindre des soucis du régime du président Kaïs Saïed, cela démontre que la Francophonie n’en a rien à foutre des droits de l’homme dans son espace. Si moi j’étais secrétaire générale de l’OIF, j’aurais choisi un autre pays pour abriter le sommet. 

Un bilan négatif

A mon avis, quoi qu’on en dise, le bilan du premier mandat de la Rwandaise laisse beaucoup à désirer. La Francophonie a beaucoup perdu pendant son mandat. Lui donner un second mandat c’est enfoncer davantage l’OIF. Et le fossoyeur c’est la France elle-même. 

Lors de sa réélection, Louise Mushikiwabo déclare : « Nous sommes en route vers une Francophonie de l’avenir, modernisée et beaucoup plus pertinente. » Pourtant, c’est ce que nous attendions qu’elle fasse dans son premier mandat. Elle reconnait elle-même que jusque-là sa Francophonie n’est pas pertinente. 

Aujourd’hui, le Gabon et le Togo ont rejoint le Commonwealth. Et de plus en plus de Francophones africains ne trouvent plus d’intérêt à rester dans la Francophonie. C’est une preuve que l’organisation est en perte de vitesse. A mon avis, pour nous faire aimer l’OIF, il faut un(e) secrétaire général(e) courageux(se), capable de s’affranchir de la France, et issu(e) d’un pays démocratique. Pas du Rwanda. 

La situation politique et sécuritaire s’est beaucoup dégradée dans les pays francophones : Mali, Centrafrique, RDC, Burkina Fasso, Guinée, Tchad… 

Les Francophones si divisés sous Mushikiwabo

En tant que ressortissante de la région des grands Lacs, Louise Mushikiwabo s’est rarement exprimée sur la crise sécuritaire entre le Rwanda et la RDC. Et quand elle l’a fait à Djerba, c’était pour brandir la menace des FDLR, la même réthorique que quand elle était ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Or, elle sait que dans le conflit actuel, c’est son pays qui est fautif. 

Plusieurs rapports indépendants ont démontré que c’est Kigali qui soutient la rébellion du M23. En tant que secrétaire générale de la Francophonie, Mushikiwabo devrait faire preuve d’un peu de respect pour la RDC qui est quand-même le premier pays francophone en termes de nombre de locuteurs du français. 

Je suis sidérée de constater que Mushikiwabo est très fière de gérer une organisation des Francophones qui s’entredéchirent et qui ne se parlent même pas. Exemples : Mali-Côte d’Ivoire, RDC-Rwanda, France-Mali… Preuve des divisions au sein de l’OIF, en plein sommet à Djerba, le Premier ministre congolais Sama Lukonde a refusé de s’afficher sur une même photo officielle de famille avec Paul Kagame.

Je persiste et signe : Louise Mushikiwabo ne méritait pas un deuxième mandat à la tête de la Francophonie. 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion