article comment count is: 0

Pourquoi le régime en place ne critique jamais la Céni ?

Il est curieux de constater que jusqu’à présent, le camp au pouvoir n’a jamais critiqué la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ni ses décisions. La question se pose alors : cette Céni, institution de soutien à la démocratie, est-elle vraiment indépendante du pouvoir de Tshisekedi ? Ou alors, est-elle simplement son prolongement ?

Voici, à mon humble avis, cinq cas qui prouvent que la Commission électorale nationale indépendante n’est qu’un prolongement du pouvoir en place.

      1. Critiques du fichier électoral

L’opposition n’a cessé d’exprimer des inquiétudes sur le manque de fiabilité du fichier électoral.  Elle le soupçonne d’être gonflé volontairement pour faciliter la fraude. Mais, le camp au pouvoir, quant à lui, est resté silencieux, se contentant de défendre la Céni.

     2. Enrôlement des électeurs

Face à l’organisation « chaotique » de l’enrôlement des électeurs, les opposants ont chaque fois dénoncé cette opération. En revanche, le gouvernement a toujours pardonné et justifié la Céni.

     3. Non-publication des listes électorales

La non-publication des listes électorales, exigée par la loi électorale, a suscité l’indignation des opposants. Mais pour sa part, le régime, à travers le porte parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ne fait que défendre la Céni. « Lorsqu’une décision est prise et que vous n’êtes pas d’accord, en tant que participant au processus électoral, vous connaissez la Céni et son bureau. Pourquoi crier dans les médias alors que vous pouvez contacter la Céni pour obtenir une réponse ? Nous savons que certains, après avoir déposé leurs candidatures, préparent immédiatement des allégations de fraude », a réagi le porte-parole du gouvernement.

     4. Détérioration des cartes d’électeur

Les opposants ont également dénoncé la détérioration rapide des cartes d’électeur. A ce sujet, Martin Fayulu avait déclaré : « Si le ridicule pouvait tuer ! M. Kadima doit simplement admettre que l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs était chaotique. » Par contre, au gouvernement, on ne l’entend pas de cette oreille. On jette même des fleurs à la Céni.

     5. Audit du fichier électoral

Le fichier électoral n’a jamais fait l’unanimité. Son audit par un organisme indépendant a toujours été réclamé par l’opposition et les Eglises catholiques et protestantes. Mais, la majorité au pouvoir a affirmé faire confiance à la Céni.

Il est donc évident que le camp du président Félix Tshisekedi est toujours en accord avec la Céni. Ce qui soulève des questions sur l’indépendance de cette institution. Je pense que la Céni a intérêt à préserver son indépendance et sa crédibilité en écoutant les critiques de l’opposition et en assurant la transparence et l’équité des élections.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion